Devant la crise mondiale provoquée par le covid-19, beaucoup de voix s’élèvent pour appeler à un monde « d’après » différent du monde « d’avant ». Parmi celles-ci, celle de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) : les citoyens qui la composent n’ont pas attendu la fin – retardée – de leurs travaux pour transmettre leurs premières propositions. Un certain nombre de ces propositions concernent les transports.
La Convention citoyenne pour le climat et ses propositions
Jugeant que « la crise que nous traversons n’est apparemment pas sans lien avec le dérèglement climatique et la dégradation de l’environnement », les 150 citoyens qui composent la Convention citoyenne pour le climat ont présenté 50 propositions, encore ni finalisées, ni votées. La CCC devait initialement finaliser ses travaux début avril. Mais la dernière réunion a été reportée sine die, confinement oblige.
Lors d’une session réalisée à distance, la Convention citoyenne pour le climat a décidé de transmettre ses premières pistes pour « un modèle économique et sociétal différent, plus humain et plus résilient ». celles-ci portent sur différents thèmes : alimentation et consommation, rénovation énergétique, lutte contre l’artificialisation des sols, etc. Et bien sûr les transports.
Moins de voitures, plus de trains et de vélos
La CCC souhaite favoriser les transports les moins carbonées. Elle envisage dons des pistes pour limiter les voitures fortement émettrices, en revoyant le malus et en y intégrant le poids du véhicule notamment et en augmentant le bonus sur les véhicules peu polluants. Elle suggère d’avancer à 2025 l’interdiction de commercialisation de voitures neuves fortement émettrices (prévue pour 2040). Et dans tous les cas de limiter l’usage des voitures dans les centres-villes ainsi que de généraliser les aménagements de voies réservées aux véhicules partagés et aux transports collectifs.
L’ambition des citoyens de la Convention est de « développer massivement les autres modes de transport ». Et d’abord un « retour fort » du train, grâce à une diminution de la TVA, des prix attractifs, mais cela passe aussi par la modernisation des infrastructures avec une hausse importante des investissements. Ils proposent de lier ce plan avec le développement du fret ferroviaire, qu’ils envisagent de doubler, tout comme le fret fluvial. Ceci permettrait de limiter les émissions de gaz à effet de serre des poids lourds.
Mais il faut favoriser aussi le recours aux moyens de transports doux et notamment le vélo. Là encore, les citoyens veulent aller plus loin que la loi d’orientation des mobilités de 2019. Ils veulent rendre obligatoire le forfait mobilité durable pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés et l’augmenter pour qu’il se situe entre 500 et 1 800 euros par an, selon la situation. La Convention citoyenne pour le climat propose de plus de doper les montants du fonds vélo de 50 à 200 millions d’euros par an pour financer des pistes cyclables.
Sources : Les Echos, France Info, Actu-Environnement
N.B. : Eco CO2 déploie deux programmes, EVE et Moby, justement mis en place pour aider les citoyens, organisations et collectivités sur ces différents points concernant les transports.