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COP 24 : des règles pour l’Accord de Paris, mais peu d’ambition

COP 24

COP 24La COP 24, ou 24ème Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, vient de s’achever à Katowice en Pologne. Elle avait notamment pour but d’élaborer et d’adopter un ensemble de décisions garantissant la pleine application de l’Accord de Paris, conformément aux décisions de la COP 21. Elle devait de plus inclure un « dialogue de facilitation », destiné à soutenir la mise en œuvre des engagements nationaux. Quels en sont les résultats ?

COP 24 : des avis partagés

Avec une trentaine d’heures de retard, la COP 24 s’est achevée le 15 décembre. Les 196 pays sont parvenus à un consensus pour rendre opérationnel l’Accord de Paris, destiné à limiter les émissions de gaz à effet de serre. Mais cette conférence n’a pas réussi à aller plus loin et notamment à engager les pays présents dans une accélération de leurs efforts.

« Cela a été une longue route. Nous avons fait de notre mieux pour ne laisser personne de côté. Nous devons tous abandonner un peu individuellement pour gagner collectivement », a déclaré Michal Kurtyka, le président des débats et secrétaire d’Etat polonais à l’environnement, en ouverture de la séance plénière.

Cependant, selon Jennifer Morgan, directrice de Greenpeace International, « Ce manque de réponse au rapport du GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat], c’est choquant. Vous ne pouvez pas vous réunir après ça, et dire que vous ne pouvez pas faire plus ! « 

Et Matthieu Orphelin, député LREM, de résumer « Ce qui a été obtenu en Pologne, c’est vraiment le strict minimum, c’est-à-dire un consensus sur les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris qui va s’appliquer dès 2020. Mais c’est vrai que ce n’est pas suffisant et l’écart se creuse entre les émissions de gaz à effet de serre mondiales et ce qu’il faudrait émettre pour rester à 1,5 ou 2 degrés de réchauffement. Cette urgence écologique, cette urgence climatique, on ne la ressent plus du tout aujourd’hui dans les négociations internationales sur le climat. »

Un guide d’application de l’Accord de Paris

Les négociateurs sont parvenus à s’entendre sur la plupart des éléments d’un guide d’application de l’Accord de Paris. Cela permettra aux Etats de planifier, mettre en œuvre et revoir  leurs actions sur le climat. Un cadre commun, qui sera mis en place à partir de 2024, a donc été accepté.

Mais le texte retenu tient peu compte des « pertes et préjudices », les dommages irréversibles subis par certains pays en raison des phénomènes extrêmes dus au dérèglement climatique. Quant au respect des droits humains, présent dans l’Accord de Paris, il a simplement disparu du texte.

Cependant, les  accords de la COP 21 (Paris), s’ils sont tenus, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2°C d’ici la fin du siècle, loin des recommandations du GIEC, dont le rapport spécial a un peu été ignoré ou tout du moins minimisé. Si les négociateurs ont insisté « sur l’urgence d’une ambition accrue », ils n’ont pas prévu de calendrier, appelant simplement les Etats à élaborer des s stratégies bas carbone d’ici à 2050.

Un manque d’ambition

« L’ampleur des négociations sur les règles d’application de l’accord de Paris ne masque pas le manque de volonté politique des Etats pour accroître leurs efforts de réduction des émissions, prévient Lola Vallejo, directrice du programme climat de l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales). Il faut que les Etats se réveillent et s’engagent dans une dynamique nationale et collective. »

En effet, 50 pays seulement ont annoncé qu’ils publieraient leurs nouveaux engagements d’ici à 2020 et seules les Îles Marshall les ont d’ores et déjà publiés.

Manque de leadership, Union Européenne divisée, pays dirigés par des climatosceptiques (Etats-Unis, Brésil…), faiblesse de la présidence polonaise, ont pesé sur les débats, selon les observateurs. Des avancées ont cependant eu lieu sur les financements, afin d’aider les pays en développement à s’adapter au réchauffement climatique et à accélérer leurs efforts de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

Mais ce ne sera pas encore suffisant, car les sommes sont très inférieures aux besoins. Autant de points qui devront être remis sur la table à l’occasion de la COP 25, qui se déroulera au Chili en novembre 2019.

Sources : Le Monde, Climate Change, France TV Info

 

 

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