Malgré sa longueur record pour une conférence des parties, la COP25, organisée par le Chili mais délocalisée à Madrid, se traduit par des résultats décevants et se termine par un accord a minima. Et sans s’entendre sur des points essentiels, tant ces deux semaines ont été marquées par des dissensions fortes entre les états.
Un accord a minima
« Je suis déçu du résultat de la COP25. La communauté internationale a raté une occasion importante de faire preuve d’une ambition plus grande en matière d’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre), d’adaptation et de financement de la crise climatique. Nous ne devons pas abandonner, et je n’abandonnerai pas », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans un communiqué.
Ni les catastrophes climatiques qui ont touché de nombreux pays, ni les appels de millions de jeunes descendus dans les rues pour manifester, ni les rapports scientifiques les plus glaçants, qui ont marqué l’année 2019, n’ont eu raison des réticences de certains états. Malgré la prolongation de 42 heures déclarée par le Chili, les demandes d’actions radicales et immédiates n’ont que peu d’écho dans la déclaration finale.
Le texte note simplement que la COP25 « réaffirme avec une vive inquiétude la nécessité urgente de combler l’écart important entre l’effet global des efforts d’atténuation des Parties en termes d’émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2020 (…) ». Il « souligne l’urgence d’une ambition renforcée afin d’assurer les efforts d’atténuation et d’adaptation les plus élevés possibles de toutes les Parties ». Mais il n’est associé à aucun engagement précis.
Aucune annonce significative
Aucun des grands pays émetteurs de C02 n’a fait d’annonce significative lors de cette COP25, pour rehausser ses ambitions en matière de climat. « Les principaux acteurs dont on espérait des avancées n’ont pas répondu aux attentes », a déclaré Laurence Tubiana, architecte de l’Accord de Paris. Elle note toutefois que l’alliance des Etats insulaires, européens, africains et latino-américains, avait permis d’« arracher le moins mauvais résultat possible, contre la volonté des grands pollueurs ».
« Ces discussions reflètent le décalage entre les dirigeants d’un côté et l’urgence montrée par la science et les demandes des citoyens dans les rues », résume de son côté Helen Mountford, du think tank World Resources Institute. Elle estime que l’esprit de l’Accord de Paris n’est plus qu’un « lointain souvenir ».
Seule l’Union Européenne, selon beaucoup d’observateurs, a joué un rôle positif en déclarant l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, malgré les réserves de la Pologne.
Sources : AFP, Actu-Environnement