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Covid-19 et risques climatiques : une réponse globale à apporter selon la Banque de France

CoviLa Banque de France analyse les liens entre pandémie de Covid-19 et risques climatiques, autrement dit, plus largement, entre risques sanitaires et environnementaux, dans un article publié mi-avril. Événements déconnectés ? Simple analogie ou liens réels ? La réponse n’est pas si simple. Mais en tout cas, on ne peut traiter l’un sans l’autre, selon ses conclusions.

Pour cette analyse, la Banque de France se fonde sur un ouvrage récemment publié par la Banque des Règlements Internationaux et elle-même, The Green Swan (janvier 2020). Celui porte sur les risques climatiques et les outils à disposition des banques centrales et autres acteurs financiers pour y faire face. Les « Cygnes Verts » font principalement référence à la matérialisation de risques climatiques. Mais les questions s’appliquent à la situation actuelle.

Covid-19 et risques climatiques : une cause commune, la destruction des écosystèmes

En effet, le Covid-19 et les risques climatiques ont une source commune et des liens potentiels. Les risques financiers liés au changement climatique ne sont que « la partie émergée de l’iceberg ». La multiplicité des crises écologiques (perte de biodiversité, érosion des sols, etc.) et leurs interconnexions font peser des risques « sans précédent sur nos systèmes socio-économiques et financiers ».

Or la pandémie actuelle, selon beaucoup d’experts, est due à la destruction naturelle de la faune sauvage. Et de nombreuses maladies infectieuses récentes, d’origine animale, sont liées à nos modes de vie et de développement (agro-industrie, déforestation), potentiellement propices au développement de ces maladies.

En ce sens, Covid-19 et risques climatiques ont des origines communes : la dégradation généralisée de notre environnement naturel. Leurs impacts sont imprévisibles, mais leur occurrence est de plus en plus prévisible. « De plus, le dérèglement climatique augmente le risque d’exposition à des pathogènes humains, il pourrait donc décupler les risques et déclencher de nouvelles pandémies. »

Une analogie pertinente dans la matérialisation des risques

Les modèles traditionnels de gestion des risques financiers ainsi que les modèles économie-climat sont incapables de capturer les risques à venir. Les premiers manquent de données historiques, les seconds sont limités par l’incertitude liée à l’atténuation et l’adaptation au changement climatique. « Nous voyons aujourd’hui bien la difficulté des modèles à anticiper les impacts macroéconomiques du Covid-19.

La réponse globale doit donc lier Covid-19 et risques climatiques. L’un comme l’autre interrogent sur « le monde d’après ». « Cela signifie que la transformation de notre système socioéconomique vers la neutralité carbone en 2050 doit être intégrée dès à présent dans le plan de rétablissement de l’économie face à la crise actuelle. » La situation actuelle invite à interroger les modes d’interaction entre les systèmes humains et les écosystèmes dans le monde d’après. Cela dépasse l’action à court terme des banques centrales.

La nécessité d’une réponse globale

Résoudre d’abord la crise du Covid-19 et remettre celle du climat à plus tard serait donc une erreur, selon la Banque de France. Leur analogie montre que retarder la réponse climatique nous expose à des nouvelles crises encore plus gaves que celle que nous traversons actuellement. Leur cause commune étant, comme vu précédemment, la destruction généralisée des écosystèmes, et leur renforcement mutuel, en cas d’aggravation du dérèglement climatique.

« Cela signifie que la transformation de notre système socioéconomique vers la neutralité carbone en 2050 doit être intégrée dès à présent dans le plan de rétablissement de l’économie face à la crise actuelle », conclut l’article.

Source : Banque de France

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