La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publie un Etat des lieux des marchés de détail de l’électricité et du gaz naturel en 2015 et 2016. Le rapport révèle les données et indicateurs permettant de suivre les évolutions récentes de ces marchés.
Le secteur non-résidentiel
Cet état des lieux n’a pas vocation à dresser un bilan de la suppression des tarifs réglementés pour le secteur non-résidentiel, qui fera l’objet d’une autre étude, ni la période des offres transitoires (pour les consommateurs professionnels n’ayant pas opté pour une offre de marché dans les délais impartis (avant le 1er janvier 2016). Cependant, il note que sur ce segment, la fin des tarifs réglementés de vente a permis aux fournisseurs alternatifs de gagner des parts de marché, bien que de nombreux sites soient restés chez leur fournisseur historique.
Pour l’électricité, le développement des offres de marché sur ce segment, jusque-là insignifiant, s’est intensifié dans les deux mois précédant la date de suppression de ce tarif historique. Au 31/12/2015, 35 % des grands sites non-résidentiels et 56 % des sites moyens étaient encore aux tarifs réglementés, contre respectivement 81 % et 94 % un an auparavant. 21 % ont toutefois basculé sur une offre transitoire, faute de choix dans les délais. Sur les sites moyens, la part des fournisseurs alternatifs a gagné 11,2 points et atteint 12 % des volumes, tandis que sur les grands sites, elle passait de 30,6 % à 38,2 %.
Pour le gaz naturel, à la fin de 2015, les tarifs réglementés ne représentaient plus que 18 % des sites non-résidentiels et 1 % de la consommation. Cependant, une part importante des sites a souscrit une offre de marché chez son fournisseur historique (79 % y sont restés, dont 61 % chez Engie), de même qu’en électricité, 70 % ont opté pour une offre chez EDF.
Le secteur résidentiel
Là, par contre, la plupart des clients demeurent aux tarifs réglementés, mais en ce qui concerne le gaz, le nombre de sites en offres de marché est en forte augmentation. Les tarifs réglementés représentent encore 88 % des sites pour l’électricité. Engie (2/3) et Direct Energie (1/3) se partagent le marché libre de l’électricité en nombre de sites et en consommation, les autres fournisseurs occupant encore une place très marginale (2 % du volume total de consommation).
Sur le marché du gaz naturel, les tarifs réglementés représentent 59 % des sites. Engie a poursuivi sa démarche de conversion de ses clients vers les offres de marché : une pratique qui a permis à l’entreprise de conserver 65 % des clients ayant souscrit une offre de marché en 2015, confortant ainsi sa position de premier fournisseur en offre de marché chez les clients résidentiels, aussi bien en électricité qu’en gaz naturel (50 % des volumes pour ce dernier).
Sur les marchés, les offres à prix fixe sont progressivement devenues prépondérantes, notamment pour le gaz. Leur succès tient à deux facteurs : elles assurent la stabilité des prix et la prévisibilité de la facture. Leur intérêt financier dépend toutefois de l’évolution des prix des marchés de gros. Pour l’électricité, les clients ont échappé à l’augmentation du mois d’août, mais pour le gaz, l’économie a été moins forte, en raison de la baisse du tarif réglementé de 9,1 % sur l’année 2015. Les offres de marché à prix variable (basé sur l’évolution des tarifs réglementés) ont toutefois elles-aussi permis aux clients de faire des économies : de l’ordre de 5 % pour l’électricité, entre 5 % et 7 % pour le gaz naturel.
Source : CRE