Un an après le lancement du plan vélo, le Ministère de la Transition écologique a annoncé début mai la mise en place d’un plan national pour la cyclologistique. Celui-ci a pour but de réduire dans les agglomérations les émissions de gaz à effet de serre issus du transport et de la livraison des marchandises. Au total, 12 millions d’euros de certificats d’économie d’énergie lui sont consacrés.

La cyclologistique déjà en plein essor
Le projet de plan en faveur de la cyclologistique veut venir compléter les mesures pour développer la mobilité propre en zone urbaine. Il s’agit notamment de la lutte contre la pollution de l’air, du développement des zones à faibles émissions (ZFE), de la stratégie bas carbone et du plan national mobilités actives.
La cyclologistique est d’ores et déjà en plein essor en zone urbaine, dans un contexte de livraison à domicile augmentée dans la période de pandémie que nous traversons. Ces livraisons en ville ont un impact important sur la pollution de l’air lorsqu’elles sont effectuées par camion. Elles amènent dans certaines agglomérations à des dépassements réguliers des seuils de pollution atmosphérique autorisés. Or cette dernière est responsable de 40 000 décès par an.
Les vélos cargos, une solution propre
Pour les déplacements de marchandises sur une faible distance, la cyclologistique représente une solution propre et rapide, adaptée à une grande partie des besoins de livraison en ville. « Un vélo cargo triporteur possédant une caisse de 1 500 L émet 85 % de CO2 en moins qu’un véhicule thermique de la même capacité », estime le ministère.
La vente de vélos-cargos a d’ailleurs bondi de 354 % au cours de l’année 2020 ! L’objectif du plan national cyclologistique est donc de favoriser encore plus le recours à ces modes de livraison propres, grâce à la mise en place d’incitations économiques pour les acteurs du secteur. Il comprend aussi le déploiement d’infrastructures nécessaires à son essor.
Quatre axes pour ce plan national
Ce plan national pour la cyclologistique va se déployer selon quatre axes :
- Favoriser le démarrage des activités de livraison vélo. Cela comprend le soutien à la livraison par vélo cargo, l’accompagnement à la création d’entreprises cyclologistiques et l’équipement des professionnels et l’incitation au remplacement de vieux véhicules thermiques par des vélos électriques.
- Mobiliser les parties prenantes. Tout d’abord en donnant l’exemple dans la sphère publique, mais aussi en développant des produits d’assurance adaptés et en facilitant l’engagement des principaux donneurs d’ordre à orienter une part croissante de leurs flux vers des solutions vélos.
- Faciliter la cyclologistique en ville. Pour cela il est nécessaire de faciliter la mise à disposition de locaux pour les hubs logistique vélo, mais aussi de développer des pistes cyclables et des places de livraisons dédiées. Le guide européen A Guide to Planning Cyclelogistics Hubs sera dans ce but adapté au contexte français.
- Développer l’innovation urbaine et l’open data. Il s’agit là d’appuyer le développement de la cyclologistique à travers des solutions digitales innovantes, et de la promouvoir auprès du grand public.