Réduire les déchets, donner une nouvelle vie aux objets, réparer, recycler, autant d’éléments de l’économie circulaire qui séduisent de plus en plus de monde et sont utiles pour tous. Près de Libourne (Gironde), les résidents affiliés au Smicval (Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde) peuvent venir déposer l’objet dont ils n’ont plus l’usage et récupérer au passage un produit dont ils ont besoin. Déchetterie ? Recyclerie ? Pas vraiment, plutôt une sorte de supermarché où tout est gratuit.
Mi-supermarché, mi-déchetterie
Le Smicval Market, créé à Vayres, tient à la fois du supermarché et de la déchetterie. Sa devise ? “Donnez – Prenez – Recyclez” ! Une boutique de seconde vie en quelque sorte, mais à l’échelle de la grande distribution. Il vise à changer radicalement le rapport des usagers aux déchets.
Car bien souvent, ce sont des objets parfaitement réutilisables qui sont jetés : meubles auxquels il manque quelques clous, rouleau de papier peint esseulé, fond de pot de peinture inutile, planches… Tout cela peut faire le bonheur d’un bricoleur ou de quelqu’un cherchant à se meubler ou à décorer à très petits prix. Ou encore jouets et autres siège auto, qui peuvent dépanner.
Les codes de la grande distribution
De la grande distribution d’ailleurs, le Smicval Market en a détourné tous les codes : chariot qui sert autant à décharger sa voiture qu’à la charger, agents d’accueil, chefs de rayon, logisticiens-manutentionnaires, autant de métiers inspirés directement du monde des hypermarchés. On y trouve le rayon décoration, le rayon jouets, le rayon meubles, le rayon Hi Tech, etc. Et même un “Préau des matériaux” ou fonds de peintures variés voisinent avec un reste de carrelage, ou des planches.
Le choix de détourner les codes de la grande distribution est d’ailleurs pleinement assumé : le logo est un caddy dont les flèches sortent. Mais c’est bien aux usagers de venir et de mettre les objets qu’ils apportent en rayon.
Il fonctionne donc bien différemment : ici, rien n’est à vendre, tout est à donner. Tout ce qui est entreposé provient de la récupération : chacun apporte, dépose dans le rayon correspondant, avec une petite étiquette si nécessaire comme “lampe réparable”, et peut récupérer au passage un produit qui lui servira.
Territoire Zéro Déchet, Zéro Gaspillage
L’idée naît en 2015, lorsque l’ADEME lance l’opération “Territoire Zéro Déchet, Zéro Gaspillage”. Cela permet de financer en partie le Smicval Market. Et de “créer un équipement qui soit beau pour que tout ce qu’il y a dedans le soit aussi.” Il répond à un triple objectif : “aller plus loin dans la prévention et dans la réduction des déchets“, “développer une nouvelle filière de recyclage” et “recréer du lien social autour de ce sujet.”
Il sert aussi à éveiller une prise de conscience : “C’est fondamental car cela permet de sensibiliser l’usager au moment du geste, ce qui est beaucoup plus simple que de le sensibiliser en amont pour l’inciter à aller dans une recyclerie ou une ressourcerie.”
Et ça marche ! Un an après son ouverture, ce sont 65 % des déchets qui trouvent preneurs. Et autant de semi-remorques économisés pour les transporter et de déchets de moins à traiter. L’investissement est compensé, selon un responsable par les économies de transport et de traitement.
Sources : Smicval, Elues Locales, France-TV
2 réponses sur “Déchetterie ou supermarché ?”
Bonjour, j’ai une maison à Camarsac et j’ai une carte pour la déchèterie de Saint Germain du Puch, est-ce que je peux venir voir et éventuellement récupérer et donner des objets à Vayres?
Concept très intéressant. Si ça marche vraiment, c’est bien de l’utiliser dans tous les départements.