Selon la Déclaration sur le climat de l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), les manifestations physiques du changement climatique se multiplient et son impact socio‑économique s’accroît. Les concentrations record de gaz à effet de serre entraînent à la hausse les températures mondiales qui atteignent des niveaux inquiétants.
La Déclaration de l’OMM pour 2018
La Déclaration de l’OMM décrit les risques liés au climat et l’impact de ce dernier sur la santé humaine et les conditions de vie, les mouvements migratoires et les déplacements de populations, la sécurité alimentaire, l’environnement et les écosystèmes terrestres et marins.
La tendance au réchauffement climatique s’affirme depuis le début du siècle comme le prouvent les températures anormalement élevées enregistrées ces quatre dernières années à la surface des terres et des océans. Elles entraînent une hausse record du niveau de la mer, un recul de la banquise et des glaciers et le développement de phénomènes extrêmes.
En 2017, la concentration de dioxyde de carbone, qui s’élevait à 357 parties par million (ppm) en 1993, s’est chiffrée à 405,5 ppm. On s’attend à des mesures encore plus hautes pour 2018 et 2019. Quant aux phénomènes météorologiques extrêmes, ils se multiplient. Un des derniers en date, le cyclone tropical Idai, a récemment provoqué des inondations dévastatrices en Afrique et fait de nombreuses victimes.
2019 a commencé avec une douceur record sur le continent européen, et un froid tout aussi exceptionnel en Amérique du Nord. Et cela va continuer : un phénomène El Niño de faible intensité dans le Pacifique se traduira par des températures supérieures à la moyenne à la surface des terres, en particulier sous les tropiques.
Des données inquiétantes
La Déclaration de l’OMM sur l’état du climat qui vient donc d’être présentée à l’ONU (Organisation des Nations Unies) insiste sur des données très inquiétantes : la température moyenne à la surface du globe était d’environ 1°C supérieure aux valeurs préindustrielles. Le président de l’Assemblée Générale des Nations Unies a rappelé dans l’introduction de cette déclaration que, selon le rapport spécial du GIEC, « pour limiter à 1,5 °C le réchauffement du climat, (…) les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone (CO2) d’origine anthropique devront être réduites d’environ 45 % par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030, et il faudra atteindre un « bilan nul» des émissions aux alentours de 2050 ».
Cette dernière déclaration de l’OMM démontre donc toute l’actualité de ce rapport, sur lequel il faut continuer à attirer l’attention de la communauté internationale. Elle souligne qu’en 2018, près de 62 millions de personnes ont été victimes de dangers naturels liés à des extrêmes météorologiques et climatiques. L’Europe, le Japon et les États-Unis, par exemple ont enregistré plus de 1 600 décès liés aux vagues de chaleur intense et aux incendies de forêt, et des dégâts matériels avoisinent des chiffres records.
Les phénomènes extrêmes et leurs conséquences
Ces phénomènes entraînent aussi avec eux une insécurité alimentaire dans certains pays, car l’agriculture y est particulièrement exposée. La faim dans le monde, après des années de recul, est repartie à la hausse. Le nombre de personnes sous-alimentées atteint 821 millions.
Il existe de nombreuses interconnexions entre le climat et la qualité de l’air qui sont exacerbées par le changement climatique. On estime que le nombre de personnes exposées aux vagues de chaleur a augmenté d’environ 125 millions entre 2000 et 2016. Ce sont autant de signaux d’alerte pour le secteur de la santé publique, dans la mesure où l’intensité, la fréquence et la durée des épisodes de chaleur extrême devraient continuer d’augmenter.
Les conséquences sur l’environnement sont bien entendu considérables. Blanchiment des coraux, diminution de la teneur en oxygène de l’océan, disparition d’écosystèmes et menace sérieuse sur d’autres… Par ailleurs, la hausse du niveau de la mer s’est poursuivie à un rythme accéléré. En 2018, le niveau moyen de la mer dépassait de quelque 3,7 mm celui de 2017 et c’était le plus haut jamais constaté. La raison principale en est la perte de masse glaciaire. Parallèlement le processus d’acidification des océans continue, ce qui influe sur les organismes marins.
Source : OMM