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Déploiement de la 5G : un moratoire demandé par une soixantaine d’élus

Déploiement de la 5GUne soixantaine d’élus de gauche et écologistes se sont mobilisés récemment pour demander un moratoire sur le déploiement de la 5G en France, moratoire immédiatement refusé par le gouvernement. Leurs revendications s’appuient moins sur des problèmes de santé que d’empreinte environnementale ; l’installation du très haut débit encouragerait d’une part le streaming, très énergivore, et surtout le changement d’équipement, avec tout le gaspillage qui va avec.

Une question sanitaire pour le déploiement de la 5G

Alors que les fréquences 5G doivent être attribuées dans quelques jours, les 11 maires de grande ville et les députés signataires ont publié une tribune dans le Journal du Dimanche, pour demander un moratoire sur son déploiement, ainsi que la tenue d’un « débat démocratique décentralisé ». « Nous, maires et élus, proposons dans l’immédiat un moratoire sur le déploiement de la 5G au moins jusqu’à l’été 2021 » annoncent-ils d’emblée.

Pour les questions sanitaires, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) doit donner ses conclusions sur les effets des ondes de la 5G sur la santé au cours du premier trimestre 2021. Lors du bilan intermédiaire publié en début d’année, elle soulignait « la nécessité de disposer des données décrivant les technologies développées et leurs installations afin de caractériser les niveaux d’exposition associés et d’évaluer les éventuels effets sanitaires ». Si cet aspect est bien présent dans la tribune, il n’en constitue cependant pas l’essentiel.

Mais surtout des enjeux environnementaux

En effet, ce sont moins les aspects sanitaires que les signataires de la tribune mettent en avant, que les questions environnementales. Car le coût environnemental du déploiement de la 5G risque selon eux d’être très élevé. Si les experts promettent « une multiplication par mille des données échangées », selon certains élus, ils ne s’engagent pas sur la consommation d’énergie qui va avec. Or la consommation énergétique du réseau risque d’augmenter de façon exponentielle.

De plus, la technologie de la 5G nécessite de changer de smartphone. Alors que les fréquences ne sont pas encore attribuées, certains opérateurs commencent même à proposer des forfaits l’intégrant… Et l’achat du smartphone nécessaire à sa réception. Cela signifie aussi d’une part la mise au rebus de milliers de smartphones, donc de nouvelles quantités de déchets que l’on recycle encore très mal. Et d’autre part une consommation importante de ressources rares, pour la fabrication des nouveaux appareils.

Et ses usages ?

Le gouvernement a déjà répondu à ces élus, sur un ton assez caricatural, qu’ils « refusaient le progrès », parlant même de « retour à la lampe à huile ». Il veut plutôt mettre l’accent sur d’éventuels éléments favorables au combat contre le réchauffement climatique : l’amélioration des conditions du télétravail, qui ferait baisser l’impact environnemental des transports quotidiens, ou encore le contrôle des flux dans une métropole, qui permettrait de mieux gérer les dépenses énergétiques.

Il n’en reste pas moins que les apports concrets dans le déploiement de la 5G ne mettent pas tout le monde d’accord. « La question des usages est fondamentale », assure François Thiollet, membre du bureau exécutif des Ecologistes à l’initiative de la demande de moratoire. « Si c’est pour faire du jeu immersif, est-ce vraiment nécessaire ? »

Sources : Le Point, France Info, Anses

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