Le 1er août 2017 a ouvert la période d’application de la nouvelle directive européenne sur l’étiquette énergie : exit la classe A avec des + (quel que soit leur nombre),on va revenir à une échelle unique de A à G, plus claire pour les consommateurs. L’ADEME vient d’ailleurs de réaliser une étude du marché des ventes d’appareils ménagers qui montre que les classes les plus économiques se vendent plus mal en France que dans d’autres pays européens et que les consommateurs français cherchent avant tout des prix bas.
Ainsi, les appareils électroménagers les plus performants (anciennes classes A+++ et A++) ne représentent que 12 % des ventes en France contre 30 % pour la moyenne européenne. Alors que les fabricants distribuent leurs produits dans tous les pays européens, les Allemands achètent 65 % de leurs équipements dans ces deux classes énergétiques supérieures et l’Italie, 23 %. En Suisse, ces deux classes représentent à elles seules 99 % des achats.
Une explication viendrait peut-être du fait que ces mêmes produits de classes énergétiques supérieures coûtent plus cher en France que la moyenne européenne : l’ADEME donne l’exemple d’un réfrigérateur A+++ qui se vend 937 € en France contre 732 € pour la moyenne européenne. Cependant, note l’agence, « lorsque l’on essaye de corréler le niveau des prix et la préférence pour les classes les plus économes en Allemagne et l’Italie, on constate que les prix élevés pour les meilleures classes n’empêchent pas les consommateurs de les acheter. Il est donc probable que les consommateurs français soient essentiellement centrés sur l’achat de produits bon marché : peu économes, pas trop grands et ayant un prix d’achat bas. »
La France accuse donc un retard pour l’acquisition des produits les plus économes. Les consommateurs recherchent en effet des appareils à moindre prix d’achat, alors que les équipements les plus performants enregistrent des prix beaucoup plus élevés. Ils consomment plus d’énergie, mais les prix moyens payés par le consommateur français pour s’équiper sont souvent les plus bas.
Il y a là un gisement conséquent d’économies d’énergie. Ainsi, si tous les réfrigérateurs et congélateurs vendus en 2015 en France avaient été en classe A+++, près de 2 000 GWh auraient pu être économisés dans le pays. L’ADEME estime que « des mesures règlementaires permettraient d’atteindre ce potentiel d’économie, comme par exemple fixer un seuil de performance minimum ambitieux (comme c’est le cas en Suisse) » et, conclut-elle, « Puisque les dynamiques qui forment le marché sont multiples, les leviers pour agir le sont également :
- Travailler avec tous les acteurs du secteur pour expliciter la situation.
- Communiquer régulièrement au grand public les avantages des produits performants, comment bien choisir et bien utiliser ces appareils, l’impact sur le coût total (prix d’achat +frais d’électricité sur la durée de vie du produit), les différences avec nos voisins Européens, etc.-
- Analyser régulièrement le marché et contribuer ainsi à l’avancement des règlementations au niveau Européen. »
Source : ADEME