Une étude conjointe de Système U (enseigne de super et hypermarchés), IRI et Greenext évalue les émissions de CO2 des courses alimentaires des Français. Elle montre que selon les produits, les chiffres diffèrent d’une part parce que certains produits sont responsables d’émissions plus importantes, et d’autre part, parce que, dans une même catégorie de produits, notre choix peut faire varier d’un tiers les émissions de CO2 liées à notre chariot.
Les produits et leur impact environnemental
Pour calculer l’impact environnemental d’un produit, on tient compte de toutes les phases de sa fabrication (besoin en eau, procédé de transformation), de son conditionnement (emballage, conditionnement individuel ou non, éventuel suremballage) et de son acheminement vers le lieu de distribution.
En moyenne, chaque foyer achète 19 kg de produits alimentaires par semaine en super ou hypermarché pour 28 kg d’équivalent CO2. Par an, cela revient donc à environ 990 kg de marchandises achetées, soit presque 1,5 tonne de rejet d’équivalent carbone ou encore l’équivalent d’un trajet de 10 500 km en voiture. Mais, dans ce panier, tous les produits n’ont pas le même impact.
Ainsi, les fruits et les légumes constituent 10 % des poids des courses, mais ils polluent moins que beaucoup d’autres, et représentent seulement 3 % de la production d’équivalent carbone. Il n’en va pas de même des viandes et des charcuteries : si elles représentent la moitié du poids des fruits et légumes (5 %), elles sont par contre à l’origine de 10 % des rejets (voir à ce propos notre article du 28/02). Quant aux surgelés et aux glaces qui pèsent seulement 3 % dans les cabas, ils sont directement responsables de 9 % des émissions de CO2 liées aux courses : le maintien de la chaîne du froid demande beaucoup d’énergie.
Le choix des produits et les lieux d’achat comptent aussi
Mais, pour un même produit ou pour des produits de même usage, les émissions de GES peuvent varier de manière importante : toujours pour 19 kg, elles peuvent aller de 27 à 35 kg, en fonction du lieu de production et du lieu d’achat, de l’emballage et des ingrédients. Plus on achète « local » et en vrac, moins elles sont élevées.
De plus, les achats réalisés dans les hypermarchés installés en périphérie des villes induisent plus de CO que les achats effectués dans le supermarché de proximité : les camions qui livrent ces supermarchés émettent comparativement moins de CO2 que la multitude de voitures individuelles se rendant dans les très grandes surfaces. Même la livraison à domicile réduit les quantités de CO2 émises par rapport au déplacement de tous ces véhicules personnels vers les grands centres commerciaux de périphérie : on compte 10 km économisés pour chaque livraison par rapport aux trajets réalisés par les clients, et une division par 4 des émissions de CO2.
Sources : AFP, Réseau Action Climat