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Des capacités cognitives altérées par les concentrations de CO2

Des capacités cognitives altérées

Des capacités cognitives altéréesOn savait déjà que des niveaux élevés de concentration de dioxyde de carbone dans l‘air intérieur favorisait l’endormissement et le manque de concentration, notamment dans les classes. Mais une nouvelle étude, parue dans GeoHealth, montre qu’ils pourraient affecter à terme nos facultés à réfléchir et à penser, autrement dit nos capacités cognitives.

Des concentrations élevées dans les espaces fermés

Les niveaux de CO2 dans les espaces fermés sont en relation directe avec ceux de l’extérieur. Ils s’y concentrent de manière accrue. Et ce phénomène pourrait s’amplifier dans le futur, car les concentrations de CO2 sont en constante augmentation depuis le début de l’ère industrielle. Des 415 ppm (parties par million) atteintes l’an dernier selon les relevés, elles pourraient, selon le GIEC, grimper à 930 ppm d’ici à 2100.

Et dans les espaces fermés, c’est bien pire. Dans un communiqué, Kris Karnauskas, climatologue à l’Université Colorado-Boulder (États-Unis) et auteur principal de cette nouvelle étude, souligne « C’est impressionnant de voir les niveaux de concentration de CO2 dans les espaces. Cela affecte tout le monde, des enfants assis en classe aux employés dans les bureaux, en passant par les gens dans leur maison ».

Moins d’oxygène pour le cerveau

Même si la ventilation module ces niveaux, il y a souvent trop de personnes ensemble dans une même pièce. L’air frais ne suffit pas alors pour diminuer le taux d’oxyde de carbone. Or respirer un air confiné augmente le taux de dioxyde de carbone dans le sang. Le cerveau reçoit donc moins d’oxygène. Des études précédentes ont déjà montré que cela favorisait l’endormissement et l’anxiété. Mais cela peut également altérer nos facultés cognitives. Et ces conséquences pourraient également s’accroître dans le futur, avec les concentrations extérieures de plus en plus fortes.

Selon le modèle prédictif développé par l’étude de l’équipe de Kris Karnauskas sur la relation entre les niveaux de CO2 et leurs conséquences sur nos capacités cognitives, une concentration de 930 ppm en extérieur pourrait avoir pour conséquence une montée allant jusqu’à 1 400 ppm dans un espace clos. « À ce niveau de concentration, des études ont démontré un lien avec de potentiels troubles cognitifs », précise Anna Schapiro, professeure de psychologie à l’Université de Pennsylvanie (États-Unis) et co-auteure de l’étude.

Des capacités cognitives altérées

Des fonctions exécutives comme la prise de décision et la planification pourraient être affectées : la capacité à prendre des décisions simples pourrait être réduite de 25 %. Et cela irait jusqu’à une baisse de 50 % pour les réflexions stratégiques, selon ces scientifiques. « Ce problème affecte tout le monde : les écoliers entassés dans une salle de classe, les scientifiques, les hommes d’affaires, les décideurs, les gens dans leurs maisons et leurs appartements », réitère Kris Karnauskas.

Il existe des moyens de diminuer cette concentration dans les espaces fermés. Mais selon lui, la meilleure façon de prévenir cette conséquence cachée du changement climatique est bien de réduire les émissions générées par les combustibles fossiles.

Sources : Ouest-France, Reporterre, GeoHealth

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