En un an, les centres de données chinois émettent autant de CO2 que 21 millions de voitures. Ce sont es résultats d’une étude menée par Greenpeace et l’Université North China Electric Power sur leur impact écologique. Et leur consommation pourrait augmenter des deux tiers d’ici 2023, dans un pays où l’essentiel de l’électricité provient du charbon.
99 millions de tonnes de CO2
En 2018, selon les estimations de l’étude, les centres de données chinois ont consommé à eux-seuls 161 TWh, soit 2,35 % de la consommation électrique du pays. Et ils ont rejeté dans l’atmosphère 99 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent de 21 millions de voitures, soit encore plus que les émissions actuelles de CO2 liées à l’énergie de la Grèce ou de l’Autriche.
La Chine compte plus de 1,3 milliards d’habitants. Rien d’étonnant à ce qu’elle fasse partie des plus gros producteurs de contenus d’Internet. Et elle a donc besoin de nombreux data centers. D’ailleurs sur l’ensemble du territoire, Greenpeace n’en dénombre pas moins de 1,2 million de grands ou très grands et 1,5 million de taille petite ou moyenne.
Des centres qui consomment donc déjà énormément d’électricité : outre la consommation des serveurs, ils sont climatisés pour garder une température constante de 20°, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, puisqu’ils fonctionnent en continu. Mais leur consommation pourrait encore augmenter de 65,8 % dans les toutes prochaines années, selon l’étude, et atteindre donc allègrement les 266,8 TWh, soit environ l’équivalent de la production annuelle actuelle d’électricité de l’Australie ou de l’Espagne.
73 % de l’électricité proviennent des centrales à charbon
Or, 73 % de l’électricité consommée actuellement par les centres de données chinois proviennent des centrales à charbon, selon es calculs de Greenpeace. Le reste provenant à 23 % des énergies renouvelables et à 4 % du nucléaire. Ils sont en effet « concentrés dans des zones où les énergies renouvelables comptent pour une faible part du mix électrique, à l’image de Pékin, Zhejiang et Jiangsu ». Et les centrales à charbon, on le sait, sont extrêmement polluantes.
La Chine fait actuellement porter ses efforts sur les énergies renouvelables. Mais « Sur les 44 centres de données que nous avons étudiés, seuls cinq utilisaient de l’énergie propre dans leur processus », remarque Ye Ruiqi, climatologue pour Greenpeace. Avec l’augmentation prévue de la consommation électrique des centres de données chinois, la quantité de CO2 rejetée dans l’air devraient alors atteindre les 163 millions de tonnes… Et ils ne comptent que pour un « faible » pourcentage dans la consommation électrique du pays !
Pour limiter leurs émissions, l’étude recommande la construction d’installations renouvelables (solaire ou éolienne), éventuellement hors réseau, pour les alimenter directement. Selon les calculs des experts, en augmentant de 30 % la part des énergies renouvelables dans le mix les alimentant en énergie, on évite « un dégagement de 16 millions de tonnes de CO2 ».
Sources : Connaissance des énergies, CNews