Selon un rapport publié récemment par l’Organisation Climatique pour les Rocheuses (The Rocky Mountain Climate Organization – RMCO) et le Conseil de Défense des Ressources Naturelles (Natural Resources Defense Council), les précipitations extrêmes et les tempêtes de pluie ont plus que doublé en un demi-siècle dans le Midwest américain, entrainant avec elles des inondations tant dévastatrices que coûteuses. L’étude fait clairement le lien entre ces catastrophes « naturelles » et l’augmentation des émissions de CO2.
Ce rapport a été réalisé à partir de données fournies par les stations météorologiques de huit états : l’Illinois, l’Indiana, l’Iowa, le Michigan, le Minnesota, le Missouri, l’Ohio et le Wisconsin, relevées entre 1961 et 2011. Il indique que ce sont les plus fortes tempêtes qui ont le plus augmenté, en fréquence et en intensité, pendant cette période : 103 % d’augmentation en un demi-siècle, mais celles de moindre intensité connaissent aussi une augmentation de 81 %. Les tempêtes sont classées en quatre catégories, les plus faibles sont cependant celles qui enregistrent le moins d’augmentation.
La fréquence de ces tempêtes a tellement augmenté dans les 12 dernières années que l’on compte parmi elles 7 des 9 années les plus catastrophiques depuis 1961. Ainsi le délai entre deux tempêtes extrêmes est passé, en moyenne, de 3,8 ans pendant la période 1961-1970 à 2,2 ans dans la dernière décennie.
Le rapport lie de plus ces tempêtes aux grandes inondations particulièrement coûteuses qu’a connues la région. Ainsi, aux pires années de tempêtes extrêmes enregistrées, 2008 et 1993, ont correspondu les pires inondations du Midwest, reconnues comme catastrophes naturelles, depuis 80 ans : dans les zones où les pires inondations ont sévi, 48 % des précipitations enregistrées trouvaient leur origine dans ces tempêtes. L’auteur du rapport, Stephen Saunders, président de l’Organisation Climatique des Rocheuses, note que « l’augmentation des tempêtes extrêmes, du fait de l’association aux inondations, représente probablement la plus grande vulnérabilité du Midwest au changement climatique. » En 2008, ces tempêtes énormes se sont produites en une succession rapide. « Nous avons fini avec des zones de catastrophe fédérale dans tout le Midwest, avec 16 milliards de dollars de dégâts » ajoute-t-il. Les sols saturés de l’eau de la première tempête étaient incapables d’absorber les précipitations de la suivante.
En 2011, le Mississippi est sorti de son lit sur des centaines de kilomètres, et il a fallu élever des digues de toute urgence pour sauver la ville de Cairo dans l’Illinois. Le rapport rappelle que des études mondiales établissent le rapport entre le changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre et les précipitations extrêmes suivies d’inondations qu’elles provoquent :
Un seuil pourrait avoir déjà été atteint, tel que les inondations majeures dans le Midwest ne devraient plus être considérées comme des catastrophes naturelles mais comme des catastrophes mixtes naturelles et non naturelles. Et si les émissions continuent à augmenter, les prévisions annonceront des tempêtes plus extrêmes dans la région.
Sources : Actualités-News-Environnement, RMCO