On parle beaucoup de l’économie circulaire, et c’est de cette idée que sont partis trois jeunes en créant l’entreprise Maximum, une manufacture de mobilier ouverte en 2015 et qui, depuis peu, propose les meubles qu’elle fabrique à partir de déchets industriels. Elle donne ainsi une nouvelle vie à ces pertes destinées à la benne sous forme de tables à base d’échafaudages trop fatigués pour continuer à remplir leur rôle, ou de fauteuils en vieux parquet massif destiné à la destruction.
« Au cours de son processus de production, l’industrie française rejette plus d’un tiers de la matière première qu’elle transforme pour répondre à notre besoin croissant de consommation » souligne l’entreprise qui chiffre à 350 millions de tonnes les matériaux qui finissent chaque année dans les bennes des usines. Issues de productions en série, les pertes sont générées quotidiennement et ont des caractéristiques qui leur permettent de s’intégrer au départ d’une nouvelle production en série : « Nos meubles vident les poubelles de nos partenaires, tout en préservant notre terre de l’extraction des ressources qui aurait été nécessaire à leur production. »
Ainsi, explique l’un des trois jeunes associés : « Nous travaillons à partir de déchets issus de la production en série. Nos meubles sont donc faits de matières récurrentes, avec toujours les mêmes produits. Cela nous permet à nous aussi de produire des meubles en série tout en revalorisant les déchets. » Un autre explique ainsi le choix de départ de leur création : « Un projet lancé aujourd’hui, qui ne serait pas responsable au sens environnemental n’est pas viable. Nous avons quand même un monde à repenser et reconstruire, donc nous voulions nous engager sur ce plan. »
Lancée le 1er avril 2015, la jeune entreprise s’est installée dans un ancien bâtiment, promis lui aussi à la destruction, à Ivry sur Seine. Maximum s’est lancée depuis quelques mois dans la vente aux particuliers à partir du site de l’entreprise, mais les clients peuvent également passer à l’atelier et voir les réalisations. Les prix, fixés par les trois associés, essaient d’être les plus justes possibles : « Nous voulions garder des prix raisonnables, mais il faut garder à l’esprit que ce sont des objets faits main, à un kilomètre de Paris. Ce serait un non-sens de faire des objets trop chers, car notre mission est tout de même de vider les bennes » expliquent-ils.