4,3 milliards d’euros : c’est la valeur marchande des produits invendus non-alimentaires en 2019, selon l’ADEME. Celle-ci a réalisé avec l’Association du Don en Nature et Dons Solidaires une large étude Gisements et causes des invendus non-alimentaires et leurs voies d’écoulement auprès de 70 acteurs et 500 établissements des principaux secteurs non alimentaires. Les vêtements, à eux seuls, comptent pour un tiers dans ce gaspillage, devant les biens culturels et les équipements de la maison.

12 secteurs d’invendus non-alimentaires étudiés
L’enquête a porté sur les 12 principaux secteurs non alimentaires : hygiène et soin, produits d’entretien, fournitures scolaires et bureau, jeux et jouets, puériculture, électroménager, vêtements et chaussures, linge de maison et vaisselle, ameublement, équipement de la maison, articles et équipements de sport, produits culturels.
L’étude montre que, tous secteurs confondus, ces invendus non-alimentaires constituent 3 % en moyenne du chiffre d’affaires de ces entreprises. Or la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC, février 2020) interdit la destruction des invendus non alimentaires et oblige à leur réemploi. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2022 pour les produits couverts par une filière REP (responsabilité élargie du producteur) et au plus tard le 31 décembre 2023 pour les autres produits.
Déstockage, don, recyclage… ou destruction !
Actuellement, près d’un tiers des produits invendus non-alimentaires neufs part directement dans les filières de traitement des déchets (détruit ou recyclé). Pour être plus précis, 42% de ces invendus sont déstockés via des intermédiaires (vente à prix cassés) et 20% sont donnés à des associations (en nette progression ces dernières années, selon les acteurs du don). Le recyclage représente 27% des flux et la réparation seulement 3%. Les 7% restants sont enfouis ou incinérés sans jamais avoir servi.
Le taux d’invendus des vêtements et des chaussures est l’un des plus importants parmi les 12 secteurs de l’étude. Il est estimé pour 2019 à 4,1% du chiffre d’affaires, soit près de 1,7 Md€ de la valeur marchande. Certaines pratiques, mises en avant par la loi AGEC, facilitent la prévention du gaspillage, notamment par la gestion prévisionnelle des ventes, le développement de la location, la politique de « mode durable ». Toutefois, précise l’ADEME, « selon les acteurs interrogés, le volume des invendus ne devrait diminuer que modérément dans les prochaines années, les évolutions principales se situant plutôt au niveau de la typologie des causes d’invendus (ex. retours clients liés à la vente en ligne) pour lesquels des actions de prévention sont à favoriser ».
Des actions de prévention contre le gaspillage
Ces invendus non-alimentaires résultent principalement de la pratique de l’obsolescence marketing, en raison d’un changement de gamme ou les fins de séries, de la surproduction, l’absence de débouchés commerciaux ou encore de la présence de défauts mineurs altérant la performance des produits. Le développement des achats en ligne et la politique commerciale du « satisfait ou remboursé » constituent également une cause croissante des invendus, selon l’Agence.
Face à cette situation, l’ADEME a réalisé des scénarios prospectifs à 5 ans pour anticiper les tendances. Le scénario le plus favorable implique une combinaison d’actions fortes de prévention (révision des stratégies de production et de commercialisation) pour réduire les invendus non-alimentaires et en complément, le développement du don. De plus, pour la majorité des secteurs, ce sont le don et la réparation de défauts mineurs qui participeront majoritairement au recul de la destruction des invendus.
Source : ADEME