Les fabricants de lessive européens viennent de se mettre d’accord pour suivre les recommandations de l’Association Internationale de la Savonnerie, de la détergence et des produits d’Entretien (AISE) qui les chapeaute. Celle-ci demande de commercialiser à partir de juin 2011 des lessives liquides plus concentrées afin de réduire d’un tiers les emballages, pour le même nombre de lavage. Certaines marques ont devancé l’appel de quelques semaines et présentent de nouveaux flacons avec des formules différentes.
L’AISE chiffre les économies, pour toute l’Europe, à 400 000 tonnes de liquide, 16 000 tonnes de matériaux d’emballage et un volume équivalent à 140 000 camions. L’Association fournit de nouveaux logos à apposer de chaque côté des flacons, qui prouvent au consommateur que le produit répond aux nouvelles normes et qui précisent les nouveaux dosages à utiliser : 75 ml de produit pour 5 kilos de linge au lieu des 110 à 120 ml ajoutés actuellement, ceci , à l’instar des lessives en poudre pour lesquelles il fallait compter 180 g de produit pour 5 kilos de linge en 1997, contre 80 g seulement en 2008. Selon Unilever, un des trois grands fabricants avec Henkel et Procter & Gamble, cela correspond à 4 millions de tonnes de CO2 épargnées.
Les lessives liquides gagnent sans arrêt des parts de marché en France, et représentent actuellement 75 % des produits de lessive achetés. Les achats de lessive se montent ainsi à 1,3 milliard d’euros pour environ 5,7 milliards de lavages annuels. Unilever et Henkel ont déjà adopté depuis quelques semaines ces nouveaux formats, en proposant des flacons de 3 litres au lieu de flacons de 5 litres. Le prix ne change pas pour autant : selon les fabricants, cette concentration supplémentaire est le fruit « d’énormes investissements » de recherche. Pourtant une marque comme Procter & Gamble va pouvoir, grâce à ce système, économiser quelques 28 millions de litres de liquide, 1 000 tonnes de packaging et 30 000 palettes.
Mais lessive plus concentrée ne signifie pas pour autant plus écologique : la biodégradabilité dépend de la composition, et de ce côté-là, rien de neuf. La lessive, surtout moins diluée, polluera tout autant. Il reste à espérer que les personnes vont réellement limiter les doses utilisées, et suivre les recommandations d’utilisation. Mais déjà les fabricants sont passés à autre chose et travaillent sur des améliorations comme une efficacité renforcée contre les taches, de nouvelles senteurs ou encore la possibilité de réduire le temps de lavage.
On le voit, ces mesures ne portent vraiment que sur l’emballage, et par conséquent sur les transports : c’est déjà un bon point, mais orienter les recherches vers des formules de lessive ayant un moindre impact environnemental serait encore mieux.
Sources : Le Journal de l’Environnement, Pipelette, Maxisciences, dailyconso.com (image)