Disneyland Paris a annoncé récemment vouloir installer 67 500 panneaux solaires en ombrières sur ses parkings. Il s’agit pour l’entreprise de « prendre sa part à l’effort de préservation de l’environnement ». Installés sur le parking visiteurs, ils devraient produire 31 GWh par an d’ici 2023. Mais l’analyse qu’en fait Jean-Marc Jancovici en relativise sérieusement les résultats.
17 hectares de parkings recouverts d’ombrières
Le parc d’attractions a donc récemment lancé le chantier de ce qui sera « l’une des plus grandes centrales en ombrières photovoltaïques d’Europe ». Deux phases sont prévues : l’une pour le printemps 2021 avec une partie opérationnelle, l’autre en 2023 verra l’achèvement de la construction des installations.
17 hectares de parkings, soit 9 600 places, seront donc à terme recouverts de panneaux photovoltaïques en ombrières, pour une production qui représentera en théorie 17 % de la consommation d’électricité du parc d’attraction. Ou encore l’équivalent de la consommation d’une ville de 14 500 habitants. L’électricité produite ne sera d’ailleurs pas obligatoirement réservée à l’autoconsommation, selon Disneyland Paris. Le but de l’opération est aussi de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 750 tonnes de CO2.
L’analyse de Jean-Marc Jancovici
L’article parle de 750 tonnes de CO2 évitées par an. 750 tonnes, c’est à peu près les émissions de 6.000 Espagnols venant en avion à Paris, soit… moins de 1% des Espagnols ayant fréquenté ce parc en 2016, ce pays fournissant 9% des visiteurs totaux.
On l’aura compris : on parle ici d’une initiative anecdotique au regard de l’empreinte carbone du parc. Il vaudrait mieux supprimer des places de parking et ne rien mettre sur les ombrières !
On pourra bien sûr dire que c’est toujours ça de pris. Mais est-ce une bonne allocation des moyens ? La puissance installée n’est pas évoquée, mais pour produire 30 GWh par an il faut un peu plus de 20 MW, ce qui est aussi cohérent avec les 17 hectares évoqués.
L’investissement – non évoqué – est donc d’environ 20 millions d’euros. Avec des panneaux fonctionnant 30 ans, cela mettrait le coût de la tonne de CO2 évitée à environ 1 000 euros. Il y a beaucoup d’actions plus efficaces ! Mais ces panneaux seront en fait une source de revenus pour Eurodisney, et le coût sera pour la collectivité.