L’école AgroParisTech (5ème arrondissement de Paris), convaincue par l’association Potagers sur les Toits, a transformé son toit en jardin, afin de tester des solutions innovantes, destinées à cultiver de façon durable en milieu urbain. Cette réutilisation d’un espace urbain souvent inutilisé existe déjà dans d’autres grandes villes du monde, New-York, Hong-Kong, Montréal… et l’association espère même en les multipliant créer des emplois d’insertion.
L’école dispose de 600 m² de toiture pour y mener cette expérimentation, mais la mairie de Paris évalue à 314 hectares la surface des toits végétalisables dans la ville. L’association souhaite donc aller plus loin et verdir d’autres toitures parisiennes en réutilisant compost, déchets de bois, marc de café… Dans l’immédiat, dans de grands bacs carrés en bois, poussent sur différents type de sol des salades, mais aussi des tomates, des herbes aromatiques, de petits arbres fruitiers, et la première récolte s’est révélée encourageante.
En ce qui concerne les sols testés, c’est le compost, enrichi de vers de terre qui donne les plus belles laitues, et les étudiants participent notamment en le constituant à partir des déchets de la cafétéria. Ce dont se réjouit Nicolas Bel (qui avec Nicolas Marchal appartient à l’association à l’origine du projet) : « économiquement, le compost issu de déchets verts est aussi le plus intéressant: il ne coûte que 6 euros la tonne. »
D’autre part, cela permet d’étudier les niveaux de pollution des fruits et légumes produits en ville, mais « nos mesures ont montré que les taux de métaux lourds dans les salades, les tomates… étaient de 10 à 100 fois inférieurs à ceux fixés par la règlementation européenne« , précise Nicolas Bel, sans doute grâce à la distance entre les voies de circulation et les toits : il n’y a donc aucun danger à les consommer. Pour analyser encore plus précisément l’impact de la pollution, l’association a même prévu de planter des légumes à proximité du périphérique.
Outre « la fraicheur » et la saveur retrouvée « des légumes anciens difficilement transportables, mais incomparables au niveau du goût » , un autre intérêt est mis en avant par l’association : « on veut investir les toits des écoles, des collèges, des HLM. Le potager c’est idéal pour l’insertion. Si on peut créer de l’emploi en faisant pousser des légumes... » En tout cas, l’association a déjà été sollicitée pour créer un potager sur le toit du restaurant La Tour d’Argent. Mais, précise la mairie, 7 hectares de toits pourraient être mis en culture d’ici 2020.
Sources : Ville de Paris, Actu-Environnement, Ministère de l’Agriculture