Ce n’est qu’un bilan provisoire, mais selon les calculs du cabinet britannique Arup, la COP26 battrait des records d’émissions de GES (gaz à effet de serre), soit l’équivalent de 102 500 tonnes de dioxyde de carbone. La première cause en est le transport aérien : il compte pour 60 % dans le bilan, en raison notamment du nombre de vols en jets privés utilisés par les chefs d’état et les officiels.

Des records d’émissions de GES, dus d’abord aux déplacements
Ces records d’émissions de carbone représentent l’équivalent des émissions annuelles de 8 000 citoyens britanniques ou encore de 100 000 Sri-Lankais. C’est environ 2 fois plus que la COP de Paris en 2015 (43 000 tonnes) ou celle de Madrid en 2019 (51 000). Ou encore quatre fois plus qu’à Durban (2011) et Copenhague (2009).
Cette COP26, au-delà de ses records d’émissions de GES, s’est révélée également la plus chère de l’histoire. Au total, quelque 40 000 personnes ont fait le déplacement. Et ce sont justement ces déplacements qui pèsent lourd dans la balance. En plus des nombreux vols commerciaux affrétés pour l’occasion, 400 jets privés ont atterri à Glasgow à l’occasion de cette COP26. Ils ont même créé un embouteillage sur le tarmac, et certains ont dû faire 50 km à vide pour trouver une place de stationnement. « Mais l’échec à parvenir à un accord significatif sur la limitation des émissions de l’aviation met vraiment en évidence le manque d’équité dans ces pourparlers », déclare Doug Parr, de Greenpeace UK.
L’expert aviation d’une ONG, cité par le Washington Post, estime qu’un passager en jet représente dix fois plus d’émissions que celui d’un vol régulier. Or grand nombre de chefs d’état, et pas qu’eux, ont choisi ce moyen, à commencer d’ailleurs par le premier ministre britannique, à l’occasion d’allers/retours à Londres. Londres/Glasgow par le train dure environ 4 heures et demie.
Une compensation carbone promise par le gouvernement britannique
Autre partie de ces records d’émissions de GES, le logement des dizaines de milliers de participants, les déplacements entre les hôtels et les différents lieux où se déroulait la COP. A cela s’ajoute encore la gestion des déchets, qui alourdit encore le bilan carbone. Pourtant la campagne de communication insistait sur le côté « vert » de l’événement et les nombreux petits gestes accomplis pour en réduire l’empreinte carbone : les gobelets réutilisables, les repas végétariens, l’utilisation de produits locaux…
Le gouvernement britannique s’était en effet engagé à réaliser une conférence neutre en carbone et à mettre en place une stratégie de compensation carbone. Notamment par l’achat de crédits carbone et le financement de projets visant à remplacer l’électricité produite à partir de combustibles fossiles par des énergies renouvelables. Le Washington Post rappelle qu’après le G7, organisé dans les Cornouailles en juin, les Britanniques avaient par exemple investi dans une usine capturant le méthane au Vietnam, un projet d’hydroélectricité au Laos ou encore de l’électricité au gaz naturel en Thaïlande.
Mais il n’en reste pas moins, poursuit le quotidien américain cité par l’Huffington Post, que le coût de ces investissements n’est qu’une bagatelle rapporté à l’ampleur du sommet : grâce à l’expertise d’une société suisse vendant ces crédits carbone, le journal estime que la compensation payée par le gouvernement britannique représenterait l’équivalent de 20 dollars par participant à la Cop. « Un équilibrage pas franchement équitable par rapport à des milliers d’allers-retours en jet privé ».
Et tous ces records d’émissions de GES pour en arriver finalement à des avancées bien timides de cette COP26 en matière de réduction… des émissions de GES justement !
Sources : Novethic, Huffington Post