La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) publie les premières conclusions d’un rapport sur le rôle des réseaux d’électricité au service des véhicules électriques. Elle entend ainsi « baliser la route » pour intensifier le développement de ces véhicules, sans que les réseaux d’électricité ne représentent un frein.
Des objectifs ambitieux
En France, les transports représentent un tiers de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. La mobilité devient donc un enjeu majeur de la transition électrique. C’est pourquoi des objectifs très ambitieux apparaissent dans la loi de Transition énergétique : 7 millions de points de recharge sur les réseaux d’électricité pour accueillir Les 4 millions de véhicules électriques et hybrides prévus en 2030. La mobilité représente de plus une alternative à laquelle beaucoup réfléchissent dans un contexte de prix élevés du pétrole.
Le dernier état des lieux présenté par Enedis fait état de 194 000 points de recharge pour les véhicules électriques : 38 % chez les particuliers, 51 % dans les entreprises et 11 % dans le domaine public. Ils servent à la recharge des 161 700 véhicules actuellement en circulation en France. Ce maillage place le pays dans une bonne moyenne européenne, mais il est loin d’être homogène.
Pour remplir ces objectifs, la CRE estime nécessaire de préparer le terrain dès maintenant. En 2018, elle a donc lancé une vaste réflexion sur le rôle des réseaux d’électricité au service des véhicules électriques en rencontrant une cinquantaine d’acteurs, en organisant un forum et trois ateliers de travail et en interrogeant ses homologues européens. Les pistes d’étude qu’elle présente en sont issues.
Des réseaux d’électricité capables d’absorber la consommation
Les deux priorités résident dans l’exercice du droit à la prise et dans la facilitation du déploiement des bornes sur la voie publique. Si la première est facile à réaliser en maison individuelle et en entreprise, il faut encore en simplifier le process dans l’habitat collectif. Sur la voie publique, le maillage doit répondre aux différents besoins : recharge rapide sur autoroute, ou plus lente dans les rues où stationnent les véhicules ne disposant pas de parking privé. Elle regroupe donc ses recommandations en trois catégories :
- faciliter et anticiper les opérations de raccordement des infrastructures de recharge, pour mettre en œuvre différents schémas de raccordement et encourager les expérimentations visant à raccourcir les délais et les coûts de ces raccordements ;
- simplifier l’acte de la recharge, à savoir la clarification du statut juridique de la recharge ;
- inciter les différents acteurs à adopter les bons comportements, permettant aux réseaux d’absorber facilement l’appel de puissance due à la recharge des véhicules électriques, limitant les investissements inutilement coûteux pour la collectivité.
Cependant, la CRE estime que ces recommandations doivent s’enrichir au fur et à mesure du développement de la mobilité électrique et, pour cela, se nourrir de nombreuses expérimentations : « l’innovation devant être absolument favorisée pour un développement réussi de la mobilité électrique« .
Source : CRE