A la suite de la récente réactualisation des valeurs guides de la qualité de l’air par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande une révision à la baisse des seuils d’information et d’alerte pour déclencher des mesures de protection des populations. L’objectif est de limiter les effets des pics de pollution de l’air sur la santé.
Seuils d’actions et indice ATMO
Des épisodes de pollution de l’air ambiant sont observés localement chaque année en France, d’intensité, d’ampleur géographique et de durée variables en fonction des conditions météorologiques sur le territoire. Ces dernières années, les épisodes de pollution d’ampleur nationale, tels que définis par les seuils jusqu’alors en vigueur, ont exclusivement concerné les particules PM10 et l’O3 (ozone).

La réglementation française prévoit des seuils d’actions, basés sur la mesure de la concentration dans l’air pour différents polluants comme les particules, le dioxyde d’azote, l’ozone ou encore le dioxyde de soufre. Cela permet de prendre les mesures adaptées, au niveau local, en fonction d’un des deux seuils existants atteint : le seuil d’information ou le seuil d’alerte.
Les mesures préconisées selon les seuils d’information ou d’alerte peuvent consister, par exemple, à informer des populations sensibles, réduire la vitesse automobile ou encore obliger les industriels à réduire leurs émissions. A côté de ces seuils, l’indice ATMO français (calculé et publié chaque jour) informe les citoyens au quotidien de l’état de la qualité de l’air. Il se fonde sur le référentiel du European Air Quality Index, récemment modifié. Il est donc nécessaire de veiller à la cohérence de ces deux dispositifs.
De nouvelles valeurs pour les seuils d’information et d’alerte
L’Anses observe à son tour que les risques pour la santé interviennent à des niveaux de concentration en polluant inférieurs aux seuils actuellement en vigueur. « L’Agence propose donc de revoir à la baisse les seuils d’information et d’alerte pour garantir une meilleure protection de la santé des populations. Ces seuils devraient se rapprocher des nouvelles valeurs guides pour l’action de court terme publiées récemment par l’OMS, qui traduisent de nouvelles connaissances épidémiologiques disponibles », observe-t-elle sur son site.
L’agence propose de mettre en cohérence les seuils de protection et d’alerte réglementaires ainsi que l’indice ATMO avec les nouvelles valeurs définies par l’OMS. L’objectif est que ces indicateurs servant à l’information des populations reflètent l’état des connaissances actuels en matière de risques sanitaires.
