Un rapport de l’association caritative Progressio, relayé par The Guardian, alerte sur les dangers du développement non réfléchi de l’agriculture, à travers les difficultés d’approvisionnement en eau de Péruviens, dont la culture intensive d’asperges met en grand danger les nappes phréatiques.
A quelques 300 km de Lima, près de la côte océanique, la vallée péruvienne d’Ica produit environ 95 % de la production d’asperges du pays, permettant ainsi aux Européens et autres Nord-Américains d’en consommer au moment des fêtes de fin d’année. Une agriculture intensive qui a pu se développer grâce aux fonds de la Banque mondiale, lorsque le pays cherchait à diversifier son économie : le Pérou en est devenu le principal exportateur.
Selon un directeur du ministère de l’agriculture, ces investissements se révèlent disproportionnés par rapport aux quantités d’eau disponibles. En effet, la culture d’asperges demande d’importantes quantités d’eau et risque d’épuiser rapidement les ressources disponibles. Les petits cultivateurs se plaignent déjà du tarissement de leurs puits et de la présence de nombreux puits clandestins. En fait, les six principaux producteurs consomment 78 % des réserves d’eau souterraines de cette région désertique, dans un pays où les lois locales autorisent les très grandes propriétés. Les exploitations de petite et moyenne taille sont menacées.
En raison d’un contrôle de pompage quasiment inexistant dans la région, l’aquifère s’assèche. A certains endroits, d’après l’étude de l’ONG, le niveau des nappes se serait abaissé de 8 mètres l’année dernière. Ceci amène à rationner l’eau pour les habitants de certains villages à 10 litres par jour et par personne, soit bien en-dessous des préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En comptant avec l’aggravation de la désertification en raison de la fonte des grands glaciers des Andes (qui souffrent du changement climatique), à ce rythme-là, l’aquifère serait à sec d’ici 10 ans. En fait, ce phénomène est aussi accentué par l’inefficacité des systèmes d’irrigation et les agriculteurs attendent du gouvernement péruvien un projet d’irrigation important.
A titre d’information, le kilo d’asperges en provenance du Pérou représente une émission d’environ 900 g d’équivalent CO2, s’il est transporté par bateau, et de 12 kg eq CO2, s’il nous arrive par avion.
Sources : actualités-news-environnement, Good Planet, Effets de terre, Hispanioo
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