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Disparition d’un grand humaniste écologique : Jean-Marie Pelt

Jean-Marie PeltPharmacien, biologiste, botaniste et écologue, Jean-Marie Pelt nous a quittés le 23 décembre à l’âge de 82 ans, au cours desquels il n’a jamais cessé de tenter de rapprocher homme et nature. Scientifique donc, mais passionné par la nature et pédagogue dans l’âme (il a d’ailleurs longtemps enseigné la biologie végétale et la pharmacognosie à l’université de Metz), il a ainsi toujours cherché à partager avec tous ses connaissances et ses convictions, à la fois comme auteur de nombreux ouvrages sur les plantes, entre autres, et comme chroniqueur régulier de l’émission de France-Inter CO2 mon amour.

« Il paraît chaque jour plus évident que la croissance économique ne se poursuit qu’au prix d’une décroissance écologique, tout comme une tumeur cancéreuse ne s’alimente qu’au détriment de l’organisme qu’elle épuise : dans les deux cas, le bilan final est désastreux » écrit-il en 1977 dans L’homme re-naturé. Préoccupé par l’environnement   dès le début des années 70, il s’investit aussi dans l’écologie urbaine et de à Metz l’Institut Européen de l’Ecologie.

« Formidable vulgarisateur » selon Antoine Waechter, « encyclopédiste de la trempe des humanistes du XVIIIe siècle » selon Denis Cheissoux (producteur de CO2 mon amour), mais aussi ardent défenseur de l’agriculture biologique, il a été en effet très sollicité par les médias sur les problèmes de sécurité alimentaire ou sur l’impact des pesticides  sur l’environnement et la santé par exemple. Il s’oppose dès les années 80 à l’arrivée des cultures transgéniques en Europe et s’engage contre l’introduction des OGM dans le monde agricole.

Il a ainsi participé à la création du CRII-GEN (Comité de recherche et d’information indépendant sur le génie génétique), qu’il cofonde en 1999 avec Corinne Lepage et Gilles-Éric Séralini. Il ne rejoint cependant aucun parti écologiste, dont, selon Denis Cheissoux, « il a vu très tôt la dérive » et « qui ont fait de la politique comme tous les autres – pas du tout autrement. »

Dans Le tour du monde d’un écologiste, il citait Chateaubriand : « les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent » persuadé qu’il était que « l’être humain ne peut se passer de la nature. La nature peut se passer de l’être humain » (Le monde a-t-il un sens ?), une « évidence qui devrait éclairer l’espèce humaine et inspirer sa posture majeure. »

Sources : Le Monde, Reporterre

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