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DPE : l’UFC Que Choisir récidive et s’indigne du manque de formation des diagnostiqueurs

DPEAprès avoir réactualisé une première fois son enquête sur les diagnostics de performance énergétique (DPE) en février 2011 et jugé les résultats « effarants » , L’UFC Que Choisir vient d’effectuer une nouvelle réactualisation, qui lui a prouvé que les derniers résultats donnaient eux-aussi « de bien piètres évaluations » . L’association avait déjà réclamé au précédent gouvernement un renforcement juridique des DPE pour garantir leur fiabilité. De nouvelles mesures avaient alors été proposées, suite aux recommandations du Grenelle de l’Environnement (voir notre article du 21/09/2011). Mais cette nouvelle réactualisation pousse l’association de consommateurs à s’indigner à nouveau du manque de fiabilité des DPE et à exiger « du gouvernement qu’il renforce sans délai leur cadre juridique » .

En effet, l’UFC Que Choisir, après avoir fait intervenir 5 diagnostiqueurs, affiliés à des réseaux ou indépendants, dans 5 maisons dans différentes régions, constate de nouveau « le caractère folklorique des prestations » . Deux des maisons diagnostiquées ont été classées, selon les diagnostiqueurs, dans 3 classes énergétiques différentes « avec, pour l’une d’entre elles, un grand écart de B à E inadmissible » . Car, souligne Que Choisir, la classe B est tellement rare que les constructions conformes à la réglementation thermique 2005  ne l’atteignent même pas. Pour les trois autres biens, tous se sont vu attribuer au moins deux classes énergétiques différentes. Avec des évaluations de consommations variant du simple au double (105 à 241 kWh), voire plus du triple (73 à 255 kWh), cet effarant yo-yo estimatif se poursuit  avec des estimations de factures annuelles qui peuvent faire apparaître des écarts de 300 % !

Les recommandations de travaux d’économies d’énergie, imposées par la réglementation, n’échappent pas au caractère fantaisiste des appréciations. Deux diagnostiqueurs sur cinq n’ont pas jugé bon d’en faire. Pour les autres, l’association dénonce « l’élasticité des conclusions relatives au temps de retour sur investissement et aux crédits d’impôt » et y voit la preuve de l’insuffisance dramatique de la formation des intervenants. Quant au coût du diagnostic, il n’offre aucune garantie supplémentaire du sérieux du travail : l’un des plus onéreux « a bâclé son travail en quinze minutes en se limitant à visiter une seule pièce du bien » .

L’effectivité de la nouvelle méthode de calcul, annoncée en 2011, n’entrera, il est vrai, pleinement en vigueur qu’en janvier 2013. Mais l’UFC Que Choisir estime que des abus devraient perdurer, même après cette date, sans action gouvernementale. Face à cette situation et « décidée à obtenir une réelle fiabilisation des DPE, dont la portée ne cesse de croître (prêt à taux zéro, tarification progressive de l’énergie) » , l’association demande donc au gouvernement :

  • D’adopter sans délai de nouvelles mesures techniques pour fiabiliser les Diagnostics de Performance Energétique, notamment une meilleure formation et certification des diagnostiqueurs ainsi que de plus grands contrôles et sanctions de leurs obligations ;
  • De rendre immédiatement opposable le DPE au bailleur et au vendeur pour que la responsabilité du diagnostiqueur puisse être concrètement engagée en cas de diagnostic erroné.

A défaut de ces indispensables mesures, la question du caractère obligatoire de ces diagnostics folkloriques devra être posée.

Source : UFC Que Choisir

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