La Commission de l’environnement du Parlement Européen propose la révision de la directive européenne sur l’eau potable, qui date de plus de 30 ans, afin d’améliorer la qualité de l’eau potable et l’accès à celle-ci. Ce projet vise à accroître la confiance des citoyens dans la distribution d’eau et l’utilisation de l’eau du robinet pour boire, ce qui pourrait contribuer à réduire l’utilisation et les déchets plastiques.
Une suite à l’initiative citoyenne : « l’eau : un droit humain »
La proposition législative vise à garantir le droit d’accès à un service essentiel de qualité : l’eau potable. Elle forme une suite logique à une campagne concluante menée dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne : « l’eau : un droit humain » (Right2Water). Celle-ci a en effet permis de recueillir 1,6 million de signatures en faveur de l’accès à l’eau potable pour tous les Européens.
Cette nouvelle loi veut renforcer les droits des consommateurs en assurant des informations communiquées par les fournisseurs sur la consommation d’eau, la structure des coûts ainsi que les prix au litre. Ce dernier renseignement leur permettra alors de mieux comparer avec ceux de l’eau en bouteille. Car cette révision se veut aussi contribution à la réalisation des objectifs en matière de réduction de l’utilisation superflue des matières plastiques et de réduction de l’empreinte carbone de l’Union Européenne.
Une sécurité renforcée de l’eau potable
La plupart des habitants de l’Union bénéficient d’un bon accès à une eau potable de haute qualité, mais celle-ci doit être préservée sur le long terme. Afin d’améliorer la qualité et la sécurité de l’eau potable, la Commission de l’environnement propose de nouvelles règles, en ajoutant de nouvelles substances à la liste des critères permettant de déterminer la sécurité de l’eau.
Ces ajouts prennent en compte les connaissances scientifiques les plus récentes. Ces mesures sont entre autres destinées à réduire les polluants. La législation renforce les limites maximales de certains polluants tels que le plomb (qui devrait être réduit de moitié), les PFAS ((polyfluoroalkyles et perfluoroalkyles) et les bactéries nocives. Elle introduit de nouveaux plafonds pour les perturbateurs endocriniens Bisphénol A et bêta-œstradiol (50-25-2) et permet également de surveiller les niveaux de microplastiques – une préoccupation émergente. D’après les estimations, les nouvelles mesures devraient permettre de réduire les risques potentiels pour la santé liés à l’eau potable et de les faire passer de 4 % à moins de 1 %.
Une amélioration de l’accès à l’eau du robinet
Les Etats membres doivent encore améliorer l’accès à l’eau potable pour les groupes de population les plus vulnérables et marginalisés. Cela passe par un accès à l’eau potable dans les lieux publics (fontaines gratuites). Mais il faudra également lancer des campagnes d’information sur la qualité de l’eau et encourager la mise à disposition de l’eau potable dans les administrations et les lieux publics, les restaurants et les cantines, à titre gratuit ou à faible coût.
Les citoyens doivent de plus avoir un accès facile et convivial à des informations en ligne sur la qualité de l’eau potable de leur lieu de résidence, afin d’améliorer leur confiance. Car il s’agit aussi d’initier une diminution de la consommation d’eau en bouteille. Cela devrait permettre aux ménages européens d’économiser plus de 600 millions d’euros par an. Cela a aussi pour but de réduire la quantité de déchets plastiques, y compris marins, provenant des bouteilles d’eau. Les bouteilles d’eau représentent en effet l’un des types de déchets d’objets plastiques à usage unique les plus répandus sur les plages européennes. Enfin une meilleure gestion de l’eau potable dans les Etats membres permettra d’éviter les pertes inutiles.
Le rapporteur Michel Dantin a déclaré : « Je me félicite que la commission de l’environnement ait adopté une position claire proposant une réponse pragmatique et réaliste aux demandes des citoyens européens, en particulier l’initiative ‘Right2Water’. Ce projet améliorerait l’accès à l’eau, mais aussi la qualité et la performance des réseaux de distribution d’eau en Europe, tout en gérant les risques de contamination des eaux en amont et en limitant leurs conséquences sur le prix de l’eau. »
Source : Parlement Européen