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Écolieux, tiers-lieux ? Quels sont ces nouveaux lieux de travail et/ou de vie collectifs ?

Partout en France, des citoyens se regroupent pour habiter et/ou travailler ensemble. Ils créent alors ce que l’on appelle des écolieux, ou encore des tiers-lieux, afin de mieux répondre aux crises écologiques et économiques. Dans le cadre d’une série de reportages réalisés en partenariat entre Colibris et l’ADEME, l’association nous invite à partir à la rencontre de ces collectifs, à travers un dossier complet et répond à la question :  quelle réalité ces différents termes recouvrent-ils ?

Les écolieux : des lieux de vie

écolieux
Ecolieu Les Colibres, Alpes de Haute-Provence

Ces écolieux ou ces tiers lieux se sont rassemblés pour la plupart en coopérative, telles que Coopérative des Tiers-Lieux ou encore la Coopérative Oasis. Mais ils ne recouvrent pas la même réalité. Les écolieux se présentent plutôt comme des espaces de vie en commun (une maison pour tous ou une par foyer), associés souvent à des espaces de travail en commun, souvent en relation avec la terre. Les tiers-lieux ne sont pas des lieux de vie, mais de travail, installés parfois sur des friches industrielles, ou divers artisans se partagent des locaux.

Les écolieux constituent un réseau très diversifié : « le but est que chaque personne puisse créer le lieu dont elle a envie – ça va du monastère au lotissement familial, d’un lieu d’une seule bâtisse à d’autres avec plusieurs maisons ou des habitats légers (tiny houses, yourtes, etc.), des collectifs plus ou moins engagés politiquement », explique Gabrielle Paoli, de la Coopérative Oasis. « On retrouve donc cette diversité dans les mots : tous les lieux du réseau ne s’appellent pas Oasis, on trouve des éco-hameaux, des fermes collectives, des écolieux… »

Ceux engagés dans ce réseau répondent à cinq critères qui en forment le socle commun :

  • L’autonomie alimentaire : travailler la terre, produire ce qu’on consomme grâce à des méthodes de cultures respectueuses du vivant, comme l’agroécologie.
  • L’autonomie énergétique : pour répondre aux besoins du lieu en travaillant la sobriété.
  • La mutualisation : mettre en commun les ressources pour limiter son impact sur l’écosystème et gagner en confort de vie.
  • La gouvernance partagée : respecter chaque membre du collectif dans ses besoins et ses désirs.
  • L’ouverture vers l’extérieur : sans promouvoir particulièrement leurs démarches, mais pour diffuser leurs pratiques.

Ce réseau comprenait une dizaine d’écolieux au début des années 2000, contre près d’un millier de lieux ou de projets actuellement.

Les tiers-lieux : des lieux de travail

Tiers-lieux
Tiers-lieu les Usines, Vienne

Si certains écolieux sont aussi des tiers-lieux, ce n’est pas le cas de tous. Ce qui est vrai également pour les tiers-lieux : quelques rares peuvent être des écolieux. En effet, « Pour ce qui est des tiers-lieux, la plupart sont nés de l’impulsion de travailleurs indépendants du secteur de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) désireux de se regrouper », explique Mélissa Gentile, la Coopérative des Tiers-Lieux. C’était avant tout dans le but de partager un espace de travail : un bureau, un atelier, un fablab ou encore des terres agricoles. Mais le concept s’est étoffé avec d’autres activités : des activités culturelles, de domiciliation d’entreprises, de café associatif, librairie, jardin partagé, boutique partagée, galerie, salle de réception, etc.

Pour de nombreux tiers-lieux, le principe fondateur réside dans l’accueil inconditionnel du public, « surtout dans les territoires ruraux où ces lieux sont des espaces pour organiser de nombreuses activités (atelier tricot, aide aux devoirs, “coding-goûters”, conférences, concert…) ». Façonné par un collectif d’usagers, les tiers-lieux peuvent aussi prendre des formes très variées. La philosophie du « do it yourself » côtoie celle du “faire ensemble”. Les deux participent à la valorisation de la personne. Cependant, ils ne sont pas toujours appréhendés sous l’angle de la transition écologique, contrairement aux écolieux.

Si le phénomène est né dans les métropoles, il a maintenant largement gagné les territoires ruraux : sur les quelque 1 800 tiers-lieux recensés en France, 46 % sont situés hors des grandes villes. Contrairement aux écolieux, les tiers-lieux peuvent être éphémères, puisqu’ils n’impliquent pas l’habitat sur place. Mais les uns comme les autres reposent aussi sur une forte mobilisation bénévole.

En bref, les différences entre les deux peuvent se résumer ainsi : on n’habite pas dans un tiers-lieu, contrairement à un écolieu, ce qui rend sa mise en œuvre beaucoup plus simple. De plus, la préoccupation écologique reste aléatoire dans les tiers-lieux, où la dimension économique est en revanche constitutive.

Source : Association Colibris

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