
L’OPECST (Office Parlementaire des Choix Scientifiques et Technologiques) a publié une note scientifique sur les impacts sanitaires et environnementaux de la viande rouge et donc de l’élevage. Il recommande d’en réduire la consommation à la fois pour des raisons de santé et pour l’impact carbone que représente l’élevage. Mais il reconnaît également à ce dernier quelques externalités environnementales positives.
Les viandes rouges : un apport intéressant de fer héminique
En fait, dans cette note, il faut entendre comme « viande rouge » toute la viande hors volaille, mais y compris celle de porc. Traditionnellement regardée comme « une nourriture particulièrement fortifiante et reconstituante », sa consommation tend à diminuer dans les pays économiquement développés. En France cependant, 32 % de la population consomment au moins 500 grammes de viandes rouges par semaine.
Sur le plan chimique, les viandes rouges ont pour trait distinctif une importante teneur en fer héminique, bien qu’elle varie considérablement d’une viande à une autre (69 % pour le bœuf, 39 % pour le porc de la teneur en fer total). Ce fer héminique, contenu dans les viandes et poissons, est mieux absorbé par l’organisme que le fer non héminique contenu dans les végétaux et les produits laitiers.
Des risques pour la santé et l’environnement
Ses bienfaits sont cependant contrebalancés par les risques cancérogènes liés à une consommation trop importante de viande rouge. Aussi le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande-t-il de ne pas consommer plus de 500 grammes de viande rouge par semaine (dont pas plus de 150 g de charcuterie). De plus, l’augmentation de la consommation de viande et de viande transformée est également associée à une augmentation significative du risque de maladies cardio-vasculaires, notamment d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Au niveau environnement, la consommation de la viande rouge à des répercussions en termes de bien-être animal, de pollution et d’empreinte carbone. Ce dernier point concerne particulièrement l’élevage des ruminants, et plus particulièrement chez nous celui des bovins. Il contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre (GES). La FAO attribue à l’élevage 14,5 % des émissions d’origine anthropique (par la méthode d’analyse du cycle de vie ou ACV). Les principaux gaz émis sont le méthane et le protoxyde d’azote, et bien entendu le gaz carbonique issu de la combustion des énergies fossiles (fioul des tracteurs par exemple). En France, l’élevage représente même la principale source d’émissions de méthane.
Mais des externalités environnementales positives
Tout n’est cependant pas négatif. Les agronomes rappellent que « l’élevage à l’herbe contribue à la production d’une eau de qualité grâce au pouvoir filtrant des prairies ». L’INRAE a d’ailleurs proposé une série de 10 mesures pour réduire l’impact environnemental de l’élevage. Par exemple la réduction du recours aux engrais minéraux de synthèse en valorisant plus les ressources organiques ou encore l’optimisation la gestion des prairies pour favoriser le stockage du carbone.
Et pour réduire les émissions de méthane dues à la fermentation entérique qui se déroule dans leur panse (rumen), la substitution, en élevage intensif, des glucides à des lipides insaturés et l’utilisation d’un additif (nitrate) dans les rations des ruminants. Selon l’OPECST, « l’amélioration génétique des races d’élevage constitue une piste d’atténuation ».
Enfin, une étude de l’INRAE a mis en lumière que « les déjections [des herbivores domestiques, ovins, bovins, équidés] contribuent à la biodiversité en système agricole de par leur impact sur l’hétérogénéité du milieu. » Leur présence au sein de l’écosystème prairial favorise notamment le maintien des insectes coléoptères coprophages, communément appelés bousiers.
Source : OPECST