Face au défi du changement climatique et à la raréfaction des énergies fossiles, beaucoup de territoires cherchent à se mobiliser afin de produire de l’électricité « autrement » : c’est le cas de la Bretagne, nous l’avons déjà vu, dans la communauté de communes de Mené, qui vise à une autonomie énergétique, ou dans la région de Vannes, avec la constitution d’un parc éolien citoyen. C’est aussi le cas dans les parcs régionaux de Rhône-Alpes, qui tout en respectant leur mission fondamentale, initient une action fondée sur le photovoltaïque, à travers la démarche des « centrales villageoises ».
Des parcs naturels régionaux engagés
Le développement actuel du photovoltaïque ne permettant pas de porter les valeurs de ces parcs, ils expérimentent donc une nouvelle approche afin de monter des projets répondant à leur vision globale et mobilisant les habitants, dans les communautés de communes, des communes associées dans une unité paysagère ou encore des bassins de vie. Ils souhaitent ainsi mettre en place une démarche généralisable au monde rural. Les Parcs Régionaux des Baronnies Provençales, du Massif des Bauges, des Monts d’Ardèche, du Pilat et du Vercors s’engagent donc pour mobiliser les élus et la population autour de ce projet de centrales villageoises.
Une centrale villageoise photovoltaïque ?
Mais qu’est-ce exactement qu’une centrale villageoise ? Laissons aux parcs le soin de la définir :
Une centrale villageoise, c’est :
- Un débat avec la population sur les efforts à mener sur l’énergie et la façon de concevoir les projets publics et privés.
- La conception d’un projet dans laquelle les habitants s’impliquent chacun à leur niveau.
- L’implantation (principalement en toiture) de plusieurs surfaces groupées de capteurs photovoltaïques totalisant entre 500 et 2000 m².
- L’accompagnement de professionnels qualifiés pour apporter des éléments techniques et permettre une intégration optimale des capteurs solaires dans l’architecture et le paysage.
- Un investissement partagé et apporté principalement par la population du territoire avec une participation des collectivités locales.
- La construction d’un modèle juridique et financier viable permettant un partage local des richesses.
Ces centrales villageoises demandent donc une réelle implication des habitants, et constituent une opération essentiellement tournée vers une installation photovoltaïque sur un ensemble de toitures dans un village dans lequel le respect du patrimoine et même la valorisation de celui-ci sont garantis :
Certains des sites pilotes choisis pour l’expérimentation comprennent des villages classés ou des monuments historiques. L’intégration architecturale et paysagère des centrales villageoises est donc un enjeu fort du projet et le modèle développé se devra de proposer des installations photovoltaïques qui s’intègrent parfaitement dans leur environnement : cohérence avec le paysage, avec le patrimoine et avec l’architecture.
Des défis et des objectifs
Cela représente un partenariat public et privé, mais un ancrage local fort dans la conception et le financement du projet est absolument nécessaire à sa réussite. Et dans tous les cas il ne s’agit pas de quelques kW installés mais bien d’une installation contribuant de façon visible à la production d’énergie sur le territoire. Mais la centrale peut être répartie sur plusieurs toitures (mitoyennes ou très proches) ; éventuellement comprendre une partie au sol (dans la mesure où il n’y a pas de conflit d’usage sur ce sol) ; comprendre des éléments de type ombrière, pergola, préau, etc. ; concerner des bâtiments publics ou privés, d’usage industriel, agricole, individuel, éducatif, etc.
Enfin, cette opération comporte des objectifs à respecter obligatoirement :
- Faire participer financièrement les citoyens ET les collectivités locales ;
- Proposer une rémunération financière modeste mais réelle ;
- Etre en cohérence avec la politique énergétique du PNR ;
- Mutualiser les outils et démarches de projet à l’ensemble des projets « centrales villageoises » ;
- Mettre en œuvre une solution juridique simple et reproductible.
Source : Centrales Villageoises Photovoltaïques