Nous parlions dans un article récent de la fidélité observée des usagers français envers leurs fournisseurs historiques d’énergie : EDF et GDF (maintenant GDF Suez). Mais un sondage réalisé par Opinionway pour le fournisseur alternatif Direct Energie vient une fois de plus souligner la difficulté des concurrents à s’imposer contre ceux qui détenaient il y a quelques années encore le monopole de la fourniture d’énergie, et nous en donne peut-être un début d’explication.
La réponse à la première question posée « selon-vous, pouvez-vous changer de fournisseur d’électricité ? » surprend déjà : si 61 % savent qu’ils peuvent s’adresser à la concurrence, 24 % déclarent l’ignorer et 15 % « ne savent pas ». Soit près de 40 % qui de toute façon ne s’intéresseraient pas à un fournisseur alternatif. Pour le gaz, c’est encore pire : 58 % déclarent ignorer pouvoir s’adresser à un autre opérateur que l’historique. D’autre part, 46 % des sondés pensent que changer de fournisseur est difficile.
Le marché de l’énergie est pourtant ouvert à la concurrence depuis 3 ans déjà pour les particuliers (5 ans pour les entreprises), mais les fournisseurs alternatifs ne parviennent toujours pas à y trouver leur place. Quant aux opérateurs étrangers, ils n’essaient même pas : découragés entre autres par des tarifs régulés ne leur permettant pas de proposer des offres commerciales compétitives.
Les concurrents d’EDF et de GDF (Poweo, Direct Energie, Enercoop, Altergaz, etc) se partagent actuellement la vente de 5,2 % de l’électricité consommée en France, et 6,3 % du gaz. L’ouverture reste donc très marginale. La loi NOME, actuellement examinée au sénat, pourrait cependant changer la donne : en accordant aux concurrents d’EDF la possibilité d’acheter la production nucléaire de l’opérateur historique à prix coûtant, elle leur permettra peut-être de proposer des offres commerciales plus intéressantes. Cette loi marque en fait une transition, avant que les fournisseurs alternatifs ne développent leurs propres moyens de production.
Bien que les fournisseurs alternatifs misent sur de nouveaux services proposés aux clients, ce nouveau sondage met une fois de plus l’accent sur le fait qu’ils peuvent difficilement parvenir à convaincre quand 40 % de la population ignorent même pouvoir changer d’opérateur.
Sources : Nice-Matin, Enerzine, Usine Nouvelle
3 réponses sur “Energie : les fournisseurs alternatifs peinent à s’imposer”
bonjour,
votre article sur la difficulté des fournisseurs alternatifs à s’imposer (voir à exister) oubli à mon sens deux facteurs essentiels, un pour le public non averti, un pour le public averti :
1- l’inertie naturelle de la population (combien de temps TF1 a t-elle été première chaine française simplement parceque elle apparaissait à l’allumage des téléviseurs ?)
2- l’information relayée par les médias comme quoi le consommateur passant à la concurrence n’aurait plus le droit de revenir au tarif régulé
En outre, au delà de la concurrence sur le prix, je n’ai pas l’impression qu’un opérateur alternatif se soit clairement positionné sur une fourniture d’énergie verte à 100% ce qui, même à quelque cts d’euros de plus par KWh permettrait une mesure importante de l’engagement écologique de la population
juste un détail orthographique :
2e paragraphe, 4e ligne, il faudrait peut-être accorder le verbe au pluriel (comme dans les propositions précédentes et suivantes :
« Soit près de 40 % qui de toute façon ne s’intéresseraiENt pas à un fournisseur alternatif. »
Merci bien. Voilà qui est corrigé !