Quelques jours après que Greenpeace ait publié son rapport De biomasse à biomascarade, dénonçant un certain nombre d’idées reçues à propos de l’exploitation du bois, et notamment sa prétendue « carboneutralité », le gouvernement français a annoncé en début de semaine que la France misait sur la biomasse pour faire progresser sa part d’énergies renouvelables dans la production d’électricité. Un rapport concernant le Canada, il est vrai, mais qui devrait quand même quelque peu interpeler nos dirigeants, puisque selon Greenpeace, au final, l’énergie tirée du bois polluerait même plus que le charbon. Alors, améliorer le bilan énergies renouvelables ou améliorer le bilan CO2 ? Un choix apparemment cornélien, mais pas pour le gouvernement qui a tranché.
Du bois pour produire de l’électricité
En effet, pour tenir les engagements du Grenelle de l’Environnement, la France va doubler ses objectifs de croissance concernant la production d’électricité à partir de la combustion du bois : 430 MW au lieu des 200 MW prévus à l’origine. La biomasse représenterait ainsi plus du tiers de la part de 23 % d’énergies renouvelables prévues à l’horizon 2020. Le gouvernement envisage de multiplier par 6 la production d’électricité à partir de la biomasse, par 3,7 la production de chaleur.
Il s’appuie d’une part sur « l’abondance » de cette biomasse : les forêts couvrent 30 % du territoire national et le renouvellement de 81 millions de mètres-cubes par an ne serait utilisé qu’à 60 %. Et d’autre part sur un « bilan carbone neutre », notion sur laquelle nous avions déjà émis des doutes (voir notre article du 14 mai 2010) et définitivement mise à mal par le rapport de Greenpeace qui explique « pourquoi brûler des arbres à des fins énergétiques menace le climat, les forêts et la population ».
Le rapport Greenpeace
Bien entendu, les arbres absorbent le CO2, protègent les sols et sont bénéfiques à l’environnement, mais l’étude de Greenpeace, basée sur la littérature scientifique « la plus à jour », montre que la combustion de la biomasse n’est en aucun cas « carboneutre » comme les gouvernements et les compagnies veulent le faire croire :
La science la plus récente montre que brûler des arbres contribue aux changements climatiques pendant des décennies, voir des siècles, jusqu’à ce que les arbres en régénération soient parvenus à maturité. En comparaison aux centrales au charbon, pour produire la même quantité d’énergie, les centrales électriques à la biomasse forestière en Amérique du Nord émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme.
Et le rapport précise encore :
La combustion du bois émet beaucoup de gaz carbonique. Chaque tonne de bois brûlé (à une humidité de 45 %) émet en général une tonne de CO2. Aux États-Unis, il a été démontré que les centrales électriques à la biomasse actuelles émettent jusqu’à 150% de plus de CO2 que si elles brûlaient du charbon et 400 % plus de CO2 que si elles carburaient au gaz naturel.
Greenpeace n’encourage pas pour autant les centrales à charbon ou à pétrole, mais explique que si l’éolien, le solaire ou la géothermie ne provoquent pas d’émissions de CO2, ce n’est pas le cas de l’utilisation du bois qui contribue à la destruction des forêts : 47 millions de mètres-cubes de bois (tous les arbres coupés en 2008 dans 4 provinces) n’ont produit que 3,4 % d’énergie primaire totale. Pour monter ce chiffre à 15 %, ce sont 147 millions de mètres cubes de bois qui seraient nécessaires, soit la quantité totale de bois coupé dans tout le Canada en 2008. Mais le bois sert aussi à produire des granules, dont le Canada est devenu le second exportateur mondial, avec une augmentation de 700 % des quantités en 8 ans, production qui selon la Wood Pellet Association of Canada devrait encore être multipliée par 10 d’ici 2020…
Que la combustion de résidus industriels, comme les sciures et les écorces, servent, en remplacement des carburants fossiles, pour des systèmes de chauffage locaux à petite échelle, cela constitue la façon la plus efficace d’utiliser la biomasse forestière. Mais le bois ne représente pas une solution d’avenir, ni pour l’électricité, ni pour le biocarburant :
Puisque d’énormes quantités de biomasse forestière sont nécessaires afin de produire de petites quantités d’énergie, des impacts écologiques majeurs sur la santé et la biodiversité des forêts sont à prévoir si cette « ruée vers l’or vert » continue sa trajectoire actuelle. Ce rapport démontre que la biomasse forestière ne peut et ne doit pas remplacer les carburants fossiles à grande échelle. La production d’électricité à partir de bois est inefficace, alors que la transformation des arbres en biocarburant pour le transport entrainera un impact sur de vastes régions forestières.
Selon le rapport, un nombre croissant d’études reconnaît l’inexactitude de la « carboneutralité » et l’urgence d’en corriger les nombreuses failles qu’il énumère :
- Les arbres qui sont coupés auraient continué à capter du carbone de l’atmosphère pendant plusieurs années si laissés debout. La coupe et l’extraction de biomasse court-circuitent le cycle du carbone;
- Il faut plusieurs décennies, même des siècles, pour que les forêts se régénèrent et recapturent le CO2 qui a été relâché d’un seul coup lors de la combustion. L’importance de ce délais de recapture est souligné par les nouveaux travaux du GIEC sur les énergies renouvelables ;
- Les émissions indirectes en provenance de la récolte de biomasse forestière (l’érosion, la décomposition accélérée, etc.) réduisent encore plus les réservoirs forestiers de carbone, tandis que les pertes en nutriments et en carbone ralentissent la régénération ;
- Le carbone de la biomasse forestière reste dans les forêts intactes pendant des décennies, même pendant la décomposition. Une grande partie de ce carbone est recyclée dans le sol, ce qui permet à la prochaine génération d’arbres de mieux séquestrer le carbone de l’air, alors que le reste est relâché très lentement ;
- De grandes quantités d’énergies sont nécessaires pour extraire, transformer, sécher et transporter la biomasse, ce qui ajoute à l’empreinte climatique globale de la bioénergie forestière.
Face à cette situation, Greenpeace préconise pour les gouvernements provinciaux du Canada un moratoire sur tous les grands projets industriels visant à produire de l’électricité ou des biocarburants à partir du bois et des investissements dans les réelles alternatives énergétiques comme les programmes d’efficacité énergétiques, les énergies éolienne, solaire et la géothermie. Mais… il ne s’agit pas de la France, voyons ! Et ce rapport n’a apparemment aucune raison d’inspirer les décisions de nos dirigeants…
Sources : Zonebourse, Le Monde, Greenpeace
Une réponse sur “ENR : le gouvernement choisit la biomasse, malgré le rapport de Greenpeace”
Aux dires de Noêl Everaert , qui s’ y connait autant que
les O N G qui prétendent tout& le contraire
qui ne chiffrent jamais rien ( et on les comprend ); le bois coupé est remplacé dans un delai court
donc il y aurait comme une sorte de retour baturel sauf si on defriche pour y mettre des panneaux solaires comme dans la ferme au sude de l’ estuaire de la Garonne
Au fait les enertgies électriques sont déjà decarbonnees à plus de 90 % >> site de RTE
I l reste un peu de Charbon , seulement quan il fait froid mais il y a de
plus en plud de Gaz , et àa aussi se comprend il faut bien tenir le reseau quand il n’ y a pas de soleil : le soir , la nuit le petit matin , et au lever du jour un peu , plus beaucoup mais jamais autant que l’ on a installe
une derniere chose : enfin Green Peace considere que le nucleaire C ‘ est une ENR puisque sa combustion produit l
iL RETE UN PEU DE CHARBON mais selement quand il fait froid , parce que ça permet de developper le Gaz qui avance » masqué » ….et oui Noel a reussi >> vous ne me croyez pas ??
Et si je vous dis que Green Peace reconnait enfin que le nucleaire est une ENR et encore oui l’ uranium qui brule reproduit l’ uranium de demain et comme il y en a encore beaucoup !! tirez la conclusion
A une prochaine fois