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Eolien : le grand sacrifié en France, mais le favori à l’étranger

Pour faire suite à l’un de nos articles récents, alors qu’en France l’éolien stagne, voire recule, en partie suite au Grenelle II de l’environnement, le Danemark se garantit les moyens d’un plein essor et pense déjà au renouvellement de ses installations vieillissantes et des pays tels que la Grande-Bretagne, la Norvège ou les Etats-Unis se lancent dans une concurrence acharnée pour la conception d’éoliennes toujours plus puissantes.

eolienne
source image : greenpeace

Coup d’arrêt sur l’éolien en France

En France, Pâris Mouratoglou, le président d’EDF Energies Nouvelles, parle de 2 à 3 ans de vaches maigres pour la production d’électricité éolienne. En effet, après le Grenelle II qui limite les parcs éoliens à un seuil de 5 mâts et encadre strictement leur déploiement, les hommes politiques (pas tous heureusement) fermement opposés à l’implantation d’éoliennes dans les paysages français, les subventions qui se réduisent comme peau de chagrin et risquent d’être tout à fait supprimées, on voit mal comment tenir l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables en 2020 : selon EDF EN, sans l’éolien, c’est tout simplement impossible. L’entreprise n’attend pas de reprise du secteur avant 2014 ou 2015, le temps que les politiques prennent conscience du retard accumulé dans ce domaine.

Quant à l’éolien offshore, toujours selon les mêmes sources, ce n’est pas pour tout de suite, mais en dernier recours, lorsque l’objectif français passera à 50 % d’énergies renouvelables en 2050. Et d’en exprimer les raisons : le coût de l’installation d’un parc éolien offshore, l’opposition des pêcheurs et des associations de protection de l’environnement maritime et la prise en compte des couloirs d’essai de torpilles de la marine !

La réussite de l’éolien au Danemark

Le Danemark par contre réunit trois atouts pour la réussite de l’éolien, et ce depuis 30 ans déjà : une volonté politique, une simplification des formalités administratives et une coopération réussie avec les populations locales. Le tout produit une part de 22 % de l’électricité danoise d’origine éolienne, terrestre ou maritime, quand elle n’est que de 1,5 % en France.

Les premières petites éoliennes danoises ont été installées par des coopératives issues de communautés ou de municipalités et la démarche participative reste toujours en vigueur. Ainsi le texte de l’accord politique de 2008 permet aux citoyens de prendre des participations dans les projets de parcs éoliens proches de chez eux, ce qui entraîne une bien meilleure acceptabilité sociale de l’éolien. Dans un récent sondage, 90 % des Danois citent en priorité l’éolien pour le développement des énergies renouvelables. L’opposition des pêcheurs, consultés en amont sur le schéma d’implantation (qu’ils peuvent faire déplacer), est inexistante, d’autant plus qu’ils sont dédommagés.

Quant aux formalités d’installation, elles bénéficient d’une simplification maximale : un guichet unique qui gère la sélection des régions, coordonne les études et procède à l’appel d’offres. D’autre part, Energinet doit connecter immédiatement tout projet autorisé et réalisé. Le gouvernement danois a enfin lancé un programme, soutenu par des primes, de modernisation du parc déjà vieillissant.

La concurrence pour des technologies offshore toujours plus puissantes

A l’international, une course effrénée s’est engagée dans la conception et la construction d’éoliennes géantes en mer, de plus de 10 MW, soit deux fois plus puissantes que la dernière génération. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la Norvège sont ainsi en ligne pour lancer les premières réalisations.

En Grande-Bretagne, Arup travaille sur le projet d’un aérogénérateur en mer, machine tournant sur un axe de 275 m, qui, après deux ans d’essais, pourrait produire ses premiers kilowatts/heure en 2013 ou 2014. Mais Clipper Wind, en collaboration avec le département américain des énergies nouvelles, le talonne avec le projet de construction de « Britannia », une turbine éolienne offshore de 10 MW, dans le Nord de l’Angleterre. La Norvège ne demeure pas en reste : Sway pense élaborer un prototype d’éolienne flottante de 10 MW.

D’autre part, un projet de recherche financé par l’Union Européenne étudie la conception de turbines d’éoliennes maritimes de 8 à 10 MW, et d’autres compagnies, danoises et américaines, travaillent sur des machines de 9 MW. L’EWEA (Association Européenne de l’Energie Eolienne) a d’ailleurs prédit l’année dernière que l’Europe augmenterait sa puissance d’éoliennes en mer de 2 GW actuellement à 150 GW en 2030.

Sources : Usine Nouvelle, Le Monde, Enerzine

Cet article a été écrit par : 

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