Nous avons récemment évoqué dans ces pages les premiers prototypes d’éoliennes volantes (voir notre article du 25 février), mais voilà qu’une startup spécialisée dans l’énergie éolienne vient de se lancer elle aussi dans la course, en testant à la fin du mois de mars dans le Maine (Etats-Unis) un modèle tout à fait original : un prototype de dirigeable intégrant une éolienne permettant d’utiliser les vents de haute altitude, plus puissants et plus réguliers que les vents de terre pour produire de l’électricité.
Altaeros Energies a en effet lancé l’Airborne Wind Turbine (AWT), un ballon dirigeable en forme de pneu, gonflé à l’hélium, qui transporte en son centre une pâle rotative et est relié au sol par des câbles qui transportent l’électricité générée vers le réseau. Il a la possibilité de se mettre en vol, de produire du courant et d’atterrir tout en douceur à partir de sa plateforme mobile. Cette pâle lui permet de produire, selon ses concepteurs, deux fois plus d’énergie que les éoliennes terrestres montées sur mât, à moindres frais.
Destiné aux villages reculés et aux sites industriels éloignés des réseaux et qui s’alimentent actuellement grâce à des générateurs diesel, l’AWT se transporte très facilement, en remorque ou en conteneur, s’installe en quelques jours, n’a aucun impact sur l’environnement, ne fait pas de bruit et s’entretient très facilement, selon Altaeros Energies. Certes l’électricité générée par cette éolienne volante a un coût plus élevé que celle du réseau, mais il ne représente cependant qu’un tiers du coût de l’électricité produite par les générateurs diesel. D’une envergure de 11 mètres, le premier AWT a été testé à 107 mètres d’altitude, mais c’est à 300 mètres, hauteur à laquelle ses concepteurs prévoient de l’installer, qu’il donnera toute la mesure de ses capacités.
L’appareil n’est pas encore commercialisé – l’entreprise est apparemment à la recherche d’un partenaire pour cela – mais Altaeros Energies travaille déjà sur un modèle commercial plus grand et plus puissant, et souhaite aussi en proposer des déclinaisons offshore, plus faciles et moins coûteuses à mettre en place que les solutions actuelles, ainsi que d’un entretien plus aisé. Cette technologie permettrait, selon la startup, de réduire de 65 % le coût de l’énergie éolienne.
Sources : Smartplanet, Futura Science, Altaeros Energies