ERDF (Electricité Réseau Distribution France), filiale à 100 % d’EDF, devait dévoiler sa nouvelle identité le 31 mai, mais un syndicat, la CGT, l’a pris de court, en la révélant avec un jour d’avance. Elle a effectivement annoncé que l’entreprise se nommerait désormais Enedis, tout en gardant la signature choisie il y a un an : « l’électricité en réseau. »
Il y a un an en effet, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) avait exigé que les distributeurs – ERDF et GRDF en situation de quasi-monopole – cessent d’entretenir la confusion chez les consommateurs, en se distinguant complètement de leurs maisons-mères – EDF et GDF Suez, désormais fournisseurs d’énergie soumis à concurrence avec d’autres (Lampiris, Direct Energie, etc.). Tandis que GDF Suez décidait de changer de nom et devenait Engie pour se distinguer de GRDF, ERDF se contentait de changer de logo, précédemment trop proche, espérant ainsi répondre aux exigences de la CRE.
Mais cette simple modification de logo n’avait pas satisfait la CRE : il ne restait donc plus que de changer le nom d’une des deux entités. En janvier dernier, ERDF annonçait donc que ce serait le distributeur qui changerait de nom. C’est donc chose faite avec l’annonce du nom Enedis.
Ce changement de nom – et de nouvelle identité visuelle – ne se fera pas sans frais : 1 000 sites, 25 000 véhicules et 500 000 vêtements et accessoires des 38 000 salariés devront être relookés. Le syndicat estime que le premier changement de logo avait déjà coûté 30 millions d’euros, et que cette nouvelle identité entraînerait quelque 300 millions d’euros de frais. Chiffres que dément la direction, qui affirme avoir prévu une enveloppe de 25 à 30 millions d’euros sur 18 à 24 mois (le chiffre d’affaires d’ERDF étant par ailleurs de 14 milliards d’euros).
Reste que cette modification intervient à un moment délicat : le déploiement des 35 millions de compteurs communicants Linky, que l’entreprise a déjà bien du mal à imposer au public. Il va donc lui falloir se créer une nouvelle notoriété. Cependant, Philippe Monloubou, président du directoire, estime qu’il s’agit moins d’un risque que d’une chance : « Au départ, nous nous sommes donné un cahier des charges définissant ce qu’on voulait et ce qu’on ne voulait pas. Nous avons ainsi rejeté des noms en rupture avec le passé d’ERDF pour garantir une certaine continuité et notre socle de valeur, alors que l’entreprise a su s’adapter chaque jour à son nouvel environnement. 2015 a été l’année d’un bouleversement sans précédent avec le vote de la loi de transition énergétique, la réorganisation territoriale et les nouvelles régions administratives, le succès de la conférence de Paris sur le climat. Les réponses aux questions climatiques sont entre les mains de la société civile. C’est aux acteurs des territoires de réaliser la transition énergétique. Et quel opérateur y est plus présent que le distributeur d’électricité ? »
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