Certaines espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées sont menacées d’extinction. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en dénombre plus de 70. Or ces espèces sauvages fournissent des ressources génétiques permettant la sélection des plantes dans le monde entier, plus résilientes face au changement climatique, aux parasites et aux maladies, ainsi qu’à l’amélioration les rendements. Leur disparition pourrait donc compromettre la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance.

Des espèces sauvages menacées
Une nouvelle étude cosignée par l’UICN a été présentée le 7 septembre lors du Congrès mondial de la nature de l’UICN à Marseille. Elle fait état de la menace d’extinction d’espèces sauvages apparentées à certaines des plantes cultivées les plus importantes pour notre nourriture. L’étude, publiée dans la revue Plants, People, Planet, a analysé 224 plantes étroitement liées aux cultures de maïs, des pommes de terre, de haricots, de courges, de piments, de vanille, d’avocats, de tomatille et de coton. Elle révèle que 35% de ces espèces sauvages sont menacées d’extinction.
En cause des habitats sauvages convertis pour l’usage humain, le passage des systèmes agricoles traditionnels à la mécanisation et l’utilisation généralisée d’herbicides et de pesticides. Mais pas seulement : les espèces envahissantes et les parasites, la contamination par des cultures génétiquement modifiées, les prélèvements excessifs et l’exploitation forestière constituent d’autres menaces.
Des ressources génétiques précieuses
Les groupes de plantes sauvages les plus menacées d’extinction sont d’abord les Vanilla. Les huit espèces de la région sont classées En danger ou En danger critique d’extinction sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICNTM. Elles sont suivies par 92% des espèces de coton (Gossypium) et 60% des espèces d’avocat (Persea). Deux groupes liés au maïs, Zea et Tripsacum, sont menacés à 44% et 33% respectivement. 31% des espèces de haricots, une espèce de piment sur quatre, 23% des espèces de pommes de terre, 12% des espèces de tomatille et 9% des espèces de courges sont également menacées d’extinction.
Ces plantes sauvages, originaires du Mexique, du Guatemala, d’El Salvador et du Honduras, fournissent des ressources génétiques précieuses. Plus de 16 espèces sauvages apparentées à des plantes cultivées incluses dans l’étude ont été utilisées jusqu’à présent pour obtenir des cultures plus résilientes aux changements climatiques, aux événements météorologiques extrêmes et à d’autres menaces.
Courges maïs, pommes de terre… doivent beaucoup à ces plantes sauvages
C’est notamment le cas de courges résistantes au froid, du maïs permettant d’obtenir des rendements plus élevés et de pommes de terre résistantes à la sécheresse ainsi qu’à la maladie du mildiou, qui a ravagé par le passé les cultures de pommes de terre en Europe. L’étude souligne donc l’importance de ces espèces sauvages pour la sécurité alimentaire et/ou pour les moyens de subsistance des populations.
« Dans notre monde actuel en évolution rapide, la diversité génétique est essentielle pour rendre nos cultures résilientes face aux changements climatiques. Nous avons besoin de la biodiversité pour assurer des moyens de subsistance et la sécurité alimentaire durables pour la population mondiale croissante, comme le montre cette étude », a déclaré Bruno Oberle, Directeur général de l’UICN. « Ces résultats soulignent également le besoin urgent d’un cadre mondial solide de conservation de la biodiversité, qui fixe des objectifs mesurables et fondés sur la science, afin d’assurer un avenir résilient. »
Source : UICN