86 € en moyenne par foyer et par an, soit 11 % de la facture d’électricité des Français, voilà ce que nous révèle le second baromètre AFP-Powermetrix (calculé par WattGo) sur le coût des veilles qu’on laisse joyeusement allumées dans la maison. Le coût, c’est une chose, mais la consommation d’électricité, quand elle se compte en térawattheures (TWh), c’en est une autre, et pas négligeable !
Les veilles, qu’est-ce que c’est ? Au-delà des multiples petits points rouges lumineux dans le salon et des heures affichées en permanence sur le four micro-onde de la cuisine, c’est aussi tout ce qui reste branché et qui consomme de l’électricité sans qu’on le demande : au total une définition assez large retenue par le baromètre qui estime, à partir des chiffres donnés par la consommation électrique d’un panel de plus de 1 100 foyers, à 82 W la puissance appelée par ménage en moyenne. Tout ce qui consomme en permanence, c’est à dire par exemple la ventilation mécanique assistée, certains postes de télévision (même éteints ! à qui se fier ?), les consoles de jeux, box internet, chargeurs de téléphone ou d’autres appareils lorsqu’ils ne sont pas débranchés.
Remis à l’échelle nationale, 82 W de puissance appelée en moyenne (en fait 64 W pour une personne, 82 W pour un ménage de deux personnes et 99 W pour trois personnes et plus), cela représente quand même 2 300 MW appelés en moyenne, soit 16,5 TWh de consommation d’énergie par an. A partir de là, le calcul devient simple : la production moyenne annuelle d’un réacteur nucléaire français étant estimée à 7 TWh (chiffre donné par RTE pour 2012), la production entière par an de 2 réacteurs nucléaires ne suffit même plus à alimenter les veilles en France… Tout ceci pour un coût estimé à 2 milliards d’euros environ.
Pour être encore plus concret, cela équivaut à 7 à 8 ampoules nouvelle génération allumées en permanence dans une maison, ce que personne n’aurait l’idée de faire, puisque que plus de 90 % d’entre eux (92 % selon l’enquête de Veolia Habitat Services) déclarent faire attention à éteindre la lumière en quittant une pièce. Que ne sont-ils aussi vigilants pour les veilles qu’ils laissent derrière eux ! Tout du moins pour celles qui dépendent de leur comportement. En effet, toute cette électricité n’est pas forcément gâchée : car une partie – environ 400 MW – provient de la VMC, les extracteurs d’air obligatoires dans les pièces humides des maisons neuves, ou encore des réfrigérateurs en phase passive. Mais le reste est bien lié à l’impression de confort donnée par des appareils toujours branchés.
L’équivalence entre la consommation des veilles de France et la production de deux réacteurs date déjà de plusieurs années, mais reste toujours d’actualité, puisque la consommation des veilles augmente encore, malgré les conseils réitérés (les nôtres, entre autres) de comportement économe. En effet, le consommateur a, pour une très grande partie, une influence (voire une responsabilité) et peut agir sur ces consommations : à 1 € environ par an pour chaque Watt de veille, cela en vaut la peine.
Sources : AFP, Powermetrix