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Été 2022 : l’été de tous les records ?

Selon Météo-France, l’été 2022 a été le deuxième été le plus chaud jamais enregistré, après 2003, de sinistre mémoire. Vagues de chaleur à répétition, sécheresse, températures records y compris dans des régions où on ne s’y attend pas forcément, et même mortalité en hausse, le changement climatique est bien en marche et n’arrête pas de nous le rappeler.

Le 2ème été le plus chaud après 2003

L’été météorologique comprend les mois de juin, juillet et août. C’est donc l’heure du bilan pour Météo France pour cette saison qui a battu plusieurs records. Au mois de juin, nous avions déjà noté la vague de chaleur la plus précoce jamais enregistrée. Elle a depuis été suivie de deux autres, avec des records de températures battus dans certaines régions inattendues.

été 2022
Indicateur thermique national en été météorologique (juin-juillet-août) depuis 1901 – Météo-France

La température sur l’ensemble de cet été 2022 s’est élevée de 2,3°C (2,7° pour 2003) au-dessus de la moyenne normale, calculée désormais sur les années 1991-2020. Elle a ainsi atteint 22,67 degrés. Mais cette moyenne cache des records inquiétants, à la fois en termes de nombre de jours de chaleur à plus de 25° successifs et de montée du thermomètre. Ainsi Marseille en est à 113 jours consécutifs depuis le 9 mai, Strasbourg en enregistre 50 depuis le 11 juillet.

Selon Météo France, « En juillet et août, les journées conformes aux normales saisonnières peuvent se compter sur les doigts d’une main ». Si la vague de chaleur du mois de juin n’a duré que 5 jours, celles de juillet (12 au 25 juillet) et d’août (31 juillet au 13 août) se sont prolongées jusqu’à 14 jours.

Des records de température jusque sur la Manche

Dès la vague de chaleur du mois de juin (le 16), la température a grimpé à 40° dans l’Hérault, mais aussi dans l’Aude et dans les Pyrénées Orientales. Mais les autres régions n’ont pas été épargnées par la suite. Les records ont concerné la côte ouest, jusqu’à la Manche, ce qui est pour le moins inhabituel : 43°à Arcachon, 40,1° à Caen, 39,6° à Boulogne-sur-Mer, ou encore 39,3° à Brest. Là, ce nouveau record dépasse de plus de 4 degrés le précédent.

Et même 30°C dépassés sur l’île d’Ouessant (Finistère), dernière station de plaine qui n’avait encore jamais atteint ce seuil en métropole. La plupart des records ont été observés pendant la journée du 18 juillet, journée la plus chaude de l’été 2022, et donc de l’année. A cela s’ajoute le nombre de nuits dites « tropicale », où la chaleur ne tombe pas en-dessous des 20°C : 74 à Sète (Hérault), 85 à Nice (Alpes Maritimes), par exemple.

Une pluviométrie plutôt basse pour l’été 2022

Côté pluviométrie, ce sont des record inverses qui s’enregistrent. L’absence totale de pluies dans de nombreuses régions a conduit à un déficit pluviométrique de -25% à l’échelle national. Le mois de juin a connu des orages mémorables, mais le mois suivant est devenu le mois de juillet le plus sec jamais mesuré en France (-84 %).

« Cette sécheresse et ces fortes chaleurs ont également été la source d’incendies d’une rare intensité. Pas moins de 46.500 hectares sont partis en fumée entre les mois de juin, juillet et août (données EFFIS) dont plus de 20.000 hectares en seulement quelques jours durant la 2e partie du mois de juillet sur les secteurs Girondins de Landiras et de La Teste-de-Buch. Avec déjà près de 62.000 hectares brulés depuis le début de l’année, il s’agit de la pire année (et du pire été) niveau incendies en France depuis l’année 2003 », estime Météo France.

Des décès surnuméraires

Mais, c’était aussi à prévoir, les vagues de chaleur ont également eu de graves conséquences en termes de mortalité. Si 2003 avait servi de leçon pour mieux y préparer les personnes les plus fragiles, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 138 522 personnes sont décédées durant l’été 2022, soit une hausse de 5,7% par rapport à 2021 et de 11,6% par rapport à 2019, année sans Covid.

Le premier pic de décès a eu lieu le 19 juin, ce qui correspond à la première vague de chaleur. Mais c’est surtout celle de juillet qui a provoqué une hausse importante de la mortalité : 13 % de plus que juillet 2019. L’augmentation de la mortalité de cet été 2022 a été la plus importante enregistrée depuis 2003. L’Insee reste cependant prudent, estimant que le facteur Covid s’est ajouté aux canicules. Il faudra donc attendre le bilan de Santé Publique France, attendu en octobre, pour connaître l’impact exact des vagues de chaleur sur la mortalité.

Sources : Météo Paris, France-Info, Le Progrès

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