« La crise, frein ou accélérateur de la consommation responsable ? » Cette question est au centre de l’étude annuelle menée par Ethicity, cabinet de conseil en développement durable, sur les attentes, sensibilités et comportements des Français en matière de consommation responsable, de développement durable et de responsabilité sociétale des entreprises. Si les Français sont « déprimés », et ont perdu confiance dans les grandes entreprises, ils n’en restent pas moins attachés à une consommation responsable, preuve qu’ils prennent de plus en plus conscience de l’importance de leurs choix de consommation.
« Des Français déprimés » révèle le baromètre. Car les inquiétudes sur le chômage, la précarité (+17 points en un an) et le coût de la vie (+ 5 points) n’en finissent pas d’augmenter : 47 % pensent même que les choses ne peuvent que se détériorer. Cependant, malgré « une perte de confiance envers les acteurs » (les marques et les grandes entreprises ne parviennent pas à rassurer) et un fort besoin d’informations sur les conditions de fabrication des produits (80 % la plébiscitent, en hausse de 4 points par rapport à 2012), la consommation responsable résiste.
48 % des Français déclarent en effet avoir privilégié des produits plus durables pendant les 12 derniers mois. Ils cherchent toujours à consommer mieux et moins, et exigent qualité et traçabilité : 62 % (+ 10 points vs 2012) d’entre eux souhaitent voir apparaître l’origine des matières premières sur les étiquettes des produits et 51 % le lieu de fabrication. Par contre, le nombre de Français qui déclarant veiller systématiquement ou régulièrement à leur consommation d’énergie n’évolue pas : 89 %, de même que les rangs de ceux veillant régulièrement ou systématiquement à leur consommation d’eau (86 %).
Si les Français ont perdu confiance dans les grandes marques (les scandales alimentaires récents n’y sont certainement pas étrangers), ils gardent confiance dans les petites entreprises (77 %) ayant conservé une implantation locale pour la fabrication et préfèrent les petits producteurs. D’ailleurs, le critère « fabrication française » fait recette pour 41 % d’entre eux.
« Moins d’écologie, plus d’égologie » poursuit Ethicity car « les préoccupations individuelles dominent : santé, sécurité, pouvoir d’achat, qualité, et remettent au second plan les préoccupations environnementales collectives (changement climatique, pénurie d’eau, pénurie d’énergie…) vs celles qui nous touchent directement comme la pollution« . Les Français préfèrent toujours d’autre part posséder que louer (54 %) mais sont prêts à accepter de nouveaux modes d’échanges pour des produits à usage peu fréquent (ustensiles de cuisine : 51 %, outils de bricolage ou de jardinage : 75 %, et vêtements : 39 %).
L’enquête conclut sur la prise de conscience des Français que l’on peut agir via sa consommation :
Mais les consommateurs ont d’abord besoin d‘être rassurés sur les fondamentaux des produits: sécurité, traçabilité, qualité. Même si leur confiance dans les entreprises baisse, ils attendent de celles-ci qu’elles les aident à faire les bons choix. La consommation responsable résiste ; l’achat malin et la prise de conscience du gaspillage alimentaire progressent alors que les enjeux environnementaux passent au second plan. Plus que jamais, on veut du concret, de l’information facilement accessible, de la proximité et être accompagné.
Poursuivre la pédagogie du développement durable, donner envie de changer de comportement en expliquant les bénéfices personnels est plus que jamais important car on voit que dans le temps cela fonctionne.
Source : Ethicity