L’industrie de la mode et du textile représente le 2ème secteur le plus polluant au monde, juste derrière les hydrocarbures et avant le transport. C’est pourquoi quelque 70 acteurs de l’industrie textile et l’Ademe se sont réunis le 11 février afin d’échanger sur l’élaboration et l’application d’un étiquetage environnemental des vêtements. Ils s’engagent sur une expérimentation de notation environnementale de leurs produits sur une durée de 18 mois.
18 mois d’expérimentation
En France, plus de 600 000 tonnes de produits textiles sont achetés chaque année, soit 60 % de plus qu’il y a 15 ans. Certains de ces produits font des circuits liés à leur fabrication de milliers de kilomètres, avant d’atterrir dans nos placards et souvent à la poubelle avant d’être usés. Pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés en matière de vêtements, le gouvernement souhaite apposer à ces produits un étiquetage environnemental.
Entreprises du secteur du textile, ONG, associations de consommateurs et fédérations ont permis à cette réunion de lancement des travaux de favoriser le retour d’expérience des marques sur l’affichage environnemental. La réunion leur a permis d’affiner les critères de cet étiquetage environnemental des vêtements. L’expérimentation, qui démarre dès à présent, se poursuivra sur une période de 18 mois.
Un étiquetage environnemental des vêtements à l’image du nutri-score
Il va donc s’agir de tester et d’entériner le fonctionnement de l’affichage environnemental des vêtements, inscrit dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Cet affichage prendra la forme d’une note, tenant compte de plusieurs critères environnementaux. Cette note, allant de A (la meilleure note) à E, sera affichée sur le produit.
L’étiquette s’apparentera au nutri-score apposé dès maintenant sur de très nombreux aliments. Elle devra être apposée sur les vêtements neufs vendus en magasin. Cet étiquetage environnemental des vêtements se fonde sur 9 critères, qui recouvrent tout son cycle de vie, de la production de la fibre textile à sa fin de vie.
9 critères pris en compte
L’étiquetage environnemental des vêtements prend en compte les émissions de gaz à effet de serre, l’impact sur les ressources énergétiques, l’impact sur les ressources minérales, la consommation d’eau, la toxicité aquatique, l’eutrophisation, l’acidité dans l’eau, la pollution photochimique et l’impact sur la biodiversité. Dans un premier temps, l’étiquetage environnemental va reposer sur le volontariat, avant d’être intégré à la loi et rendu obligatoire par une directive européenne. Deux entreprises – Décathlon et Okaïdi – ont déjà expérimenté cet affichage.
Selon Eléonore Kubik, chargée de mission « prévention et gestion des déchets » à l’association France Nature Environnement, « Une fringue couvre au moins trois continents lors de sa production. Elle a un impact sur l’eau, sur les sols. Elle utilise des produits phytosanitaires et des teintures » Cet étiquetage environnemental est donc « une avancée, c’était demandé depuis longtemps d’avoir une certaine transparence sur ces produits. Par contre, il faudra s’assurer qu’il s’agit bien d’une information vérifiée, et qu’elle soit vérifiable et traçable, avec des contrôles et des sanctions, car on ne peut pas faire reposer la responsabilité environnementale sur le seul consommateur ».
Sources : Ministère de la transition écologique et solidaire, L’Express