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Etiquetage « nourri sans OGM » à Carrefour

Etiquetage "nourri sans OGM" chez CarrefourSelon l’IFOP, 96 % des Français jugent nécessaire l’indication de la présence – ou de l’absence – d’organismes génétiquement modifiés sur l’emballage des produits de consommation, et 63 % se disent prêts à arrêter de consommer certains produits s’ils savent qu’ils sont issus d’animaux nourris aux OGM. Or, en France, une loi relative aux OGM a bien été votée en mai 2008, mais on attend encore le décret qui donnerait un cadre réglementaire à une étiquette  en garantissant l’absence. Actuellement seuls les produits labellisés « bio » bénéficient de la garantie de ne pas contenir plus de 0,9 % d’OGM, dans le cadre d’une directive européenne (cf. notre article du 1er mai).

La marque de grande distribution Carrefour a donc décidé de prendre les devants et d’étiqueter 300 références alimentaires en vert « nourri sans OGM », garantissant ainsi que le produit contient moins de 0,9 % d’organismes génétiquement modifiés. En effet, depuis 2004, la législation européenne oblige bien une mention spécifique sur l’étiquette d’un produit dont un des ingrédients contient plus de 0,9 % d’OGM, mais l’alimentation animale en était exclue. Or, selon Greenpeace, 80 % des produits d’origine animale dépasse ce seuil : en cause les importations massives de milliers de tonnes de soja transgénique chaque année en Europe, en provenance de l’Amérique du Nord, et destinées au marché de l’alimentation animale.

Cette étiquette concernera des produits « Engagement Qualité Carrefour », vendus donc sous sa propre marque, comme le porc, le veau, la volaille, les œufs ou les poissons d’élevage. Initiative dont se réjouit Greenpeace qui espère un effet domino, et son chargé de campagne OGM, Arnaud Apoteker précise :

L’initiative de Carrefour est une première dans la grande distribution. Globalement, les autres chaînes ne font pas grand chose, en tout cas pas sur l’étiquetage. Par contre, certaines marques mentionnent l’absence d’OGM, comme les Poulets de Loué ou les beurres d’Echiré. Mais ces démarches sont rares et locales. Pour l’heure, le seul moyen de valoriser les efforts des producteurs reste l’étiquetage volontaire.

D’autres accueillent moins favorablement cette initiative : ainsi Biocoop qui rappelle que sous son enseigne, c’est bien 100 % sans OGM, et sur bien plus de 300 références. Toujours selon Greenpeace, cette décision de Carrefour devrait permettre de pérenniser une importation de soja non OGM, en provenance du Brésil (40 % de la production est encore non transgénique en 2010) ou d’Inde (la totalité de la production) par exemple, c’est en effet une façon de leur garantir un marché en Europe :

Les filières « sans OGM » sont celles qui subissent le surcoût lié à la ségrégation des filières et doivent donc tenter de valoriser ces efforts. On peut espérer que l’initiative de Carrefour aide suffisamment pour préserver et amplifier le poids des filières « sans OGM » en France.

En Europe, des pays comme l’Allemagne et l’Autriche ont créé un cadre légal à un étiquetage « sans OGM ». L’initiative de Carrefour a en tout cas l’avantage de relancer le débat en France, même si elle ne concerne finalement qu’un nombre limité d’articles (les produits discount en sont actuellement exclus en raison du surcoût de cette action). La campagne d’information qui l’accompagne permettra peut-être au consommateur de prendre conscience que beaucoup des viandes consommées sont issues d’animaux nourris aussi  avec des OGM.

Sources : Novethic, Greenpeace, Le Parisien

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