L’UFC Que Choisir a récemment dévoilé les résultats « calamiteux » de deux vagues d’enquêtes sur le respect de la réglementation européenne en matière d’étiquetage énergétique. L’association de consommateurs est en effet membre du projet « MarketWatch » qui vise à une meilleure surveillance du marché en ce qui concerne les étiquettes énergie.
Et dans ce domaine, il y a fort à faire ! « La réglementation [est] court-circuitée » affirme l’organisation. Alors que la consommation des appareils électroménagers a doublé au cours des 25 dernières années, le consommateur a bien du mal à choisir les produits les moins énergivores : l’information n’est pas toujours fournie, ni lisible, loin s’en faut ! Les enquêtes révèlent un étiquetage non-conforme sur plus de 50 % des produits contrôlés.
Au total, 3 400 produits (téléviseurs, machines à laver, lave-vaisselle, fours électriques, aspirateurs et sèche-linge) ont été contrôlés pour vérifier leur conformité. Plus d’un produit sur deux (56 %) était non-conforme. Et l’association s’alarme : « Ces résultats sont d’autant plus préoccupants que la France se situe bien en dessous de la moyenne européenne – 48% de non-conformité sur les 70 712 produits contrôlés. »
Si les magasins physiques ont un taux de conformité de global de 70 % (seulement !), les sites de vente en ligne franchissent à peine la barre des 10 %. En magasin, l’étiquette est souvent absente : c’est le cas d’un produit sur 5. Avec un record pour les fours (35 % d’étiquettes absentes), suivis des téléviseurs (25 %) et des lave-vaisselle (21 %). A cela s’ajoutent ceux où elle est invisible pour les consommateurs (placée à l’intérieur du four ou du lave-vaisselle par exemple), ou encore présente sous des formes incorrectes et donc illisible (copie en noir et blanc, échelle sans présence de la classe énergétique). Au total, le taux de non-conformité est supérieur au quart. A noter que les magasins spécialisés, avec près de 80 % de produits étiquetés, font mieux que les grandes surfaces (1 sur 3 à Auchan, 1 sur 4 à Carrefour).
Sur internet, « le consommateur [est] contraint d’aller à la pêche… en ligne ! » Quel que soit le site, les résultats sont effarants, avec un taux de non-conformité qui oscille autour de 90 % ! « L’ordre précis dans lequel les informations relatives à l’étiquette doivent être présentées n’étant quasiment jamais respecté, le consommateur n’a d’autre choix que d’aller à la pêche s’il veut pouvoir comparer les produits entre eux. »
L’association de consommateurs se prononce en faveur d’un étiquetage vraiment plus clair que l’actuel, obsolète : en effet, « les appareils des classes les plus mauvaises ont disparu des rayons mais ces classes apparaissent toujours bel et bien sur l’étiquette. Résultat : quand il choisit un réfrigérateur de classe A+, le consommateur, pensant faire un geste écologique, ignore acheter en réalité le plus énergivore ! » Elle souhaite que la Commission Européenne clarifie les obligations respectives des différents acteurs – « fabricants et distributeurs qui se renvoient trop souvent la balle » -, simplifie la mise en œuvre pratique en créant une base de données centralisée et supprime les classes supplémentaires (A+, A++, A+++) pour en revenir à un étiquetage des classes de A à G sur de nouvelles bases.
Source : UFC Que Choisir