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Événements climatiques extrêmes : réduction des émissions et adaptation nécessaires

Devant l’ampleur des événements climatiques extrêmes qui touchent actuellement l’Europe (précipitations intenses et inondations en conséquence), outre les mesures nécessaires de réduction drastiques des émissions de GES, il faut aussi désormais compter sur l’adaptation au changement climatique. C’est ce que nous rappellent de plus en plus les climatologues.

Événements climatiques extrêmes

Des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et proches

Depuis plus de trente ans, le GIEC alerte les Etats sur le risque accru de fréquence et d’intensité des événements climatiques extrêmes comme les épisodes de pluies extrêmement importantes et de sécheresses prononcées. Au cours de ce mois de juillet, des événements météos exceptionnels ont provoqué des inondations meurtrières dans plusieurs pays d’Europe, confirmant la justesse de ces prévisions.

Après l’Allemagne, où les inondations ont été particulièrement meurtrières au cours du mois de juillet, la Belgique, les Pays-Bas, l’est de la France, c’est au tour de l’Angleterre, de la Suisse, etc. de voir des trombes d’eau s’abattre, noyant villes, routes, voies ferroviaires et provoquant de nombreuses destructions.

Si ces événements climatiques extrêmes ont souvent lieu plus loin de chez nous, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) relève que : « les aléas liés à l’eau occupent la première place des catastrophes de ces 50 dernières années, tant en termes de pertes humaines que de pertes économiques ». Sécheresse, tempêtes et inondations provoquent chaque année des centaines de milliers de morts. « Aucun pays, qu’il soit développé ou en développement, n’est à l’abri. Le changement climatique est bel et bien là. Il est impératif d’investir davantage dans l’adaptation au changement climatique, notamment en renforçant les systèmes d’alerte précoce multidangers », rappelle de son côté le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

Diminution des émissions, mais aussi adaptation

Dans une interview au journal Le Monde, Jean-Pascal van Ypersele, ancien vice-président du GIEC et professeur à Louvain la Neuve, rappelle que pour le moment le système climatique évolue bien globalement « en ligne avec les prévisions ». « Ce sont des événements que nous, climatologues, avions annoncés il y a déjà trente ans, et qui deviennent très concrets. Dès 1990, le premier rapport du GIEC indiquait que l’effet de serre accentuera les deux extrêmes du cycle hydrologique : il y aura plus d’épisodes de pluies extrêmement importantes et plus de sécheresses prononcées », rappelle-t-il.

François Gemenne, membre du GIEC et chercheur à l’université de Liège, déplore sur Europe 1 lui-aussi le peu de cas fait des alertes à répétition : « On n’a pas suffisamment tenu compte de ces avertissements et on a sous investi dans le domaine de l’adaptation et dans le domaine de la prévention des risques naturels. Quand on discute des risques liés au changement climatique, trop souvent, on imagine que ce sont des impacts qui vont se produire dans des futurs lointains ou dans des contrées lointaines ».

Une transformation du climat irréversible

« Il faut accepter que nous ayons transformé le climat de façon irréversible et que ces événements exceptionnels deviennent la nouvelle normalité. Il faut s’adapter à cette nouvelle situation tout en essayant d’en limiter les impacts au maximum », poursuit-il.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon drastique reste bien sûr une nécessité pour les deux chercheurs. On ne peut pas se contenter de mesures qui restent bien trop anecdotiques. Ils insistent tout autant sur la nécessité de l’adaptation au changement climatique. En effet, désormais, les membres du GIEC, dont le prochain rapport est attendu cet été, alertent sur la fréquence de ces événements climatiques extrêmes. Plusieurs responsables politiques européens font maintenant clairement le lien entre dérèglement climatique et événements climatiques extrêmes. « Ces inondations confirment ce que dit la science sur le réchauffement climatique », a ainsi affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

 « C’est essentiellement par le biais de l’eau que le changement climatique se manifeste à nous. Pour relever efficacement les défis hydrologiques et climatiques, nous devons reconnaître que le changement climatique et l’eau sont intimement liés et les traiter comme un tout », précise du côté de l’OMM M. Taalas.

Sources : Euronews, Le Monde, France-Info, Europe 1, OMM, Libération

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