Une étude macro-économique réalisée par le cabinet E-Cube (spécialisé dans l’énergie) et publiée par France Energie Eolienne (FEE) sur « La valeur et les coûts de l’éolien sur le système électrique français » montre qu’à partir de 2025, l’énergie éolienne participera à la réduction de la facture énergétique du consommateur. Alors qu’elle ne coûte en 2013 que 4 € par foyer et par an, en 2030 (date de référence prise dans le cadre du Grand Débat sur l’Energie), chaque MWh éolien produit fera économiser 10 euros au consommateur.
La particularité de cette étude réside dans le fait que pour la première fois, elle tient compte des spécificités françaises, et, ainsi que le souligne Nicolas Wolff (Président de FEE), elle s’inscrit donc directement dans le débat actuel sur l’énergie : « C’est la première fois d’une étude montre les impacts bénéfiques de l’éolien du point de vue économique pour la collectivité. Le Grand Débat mené sur l’Energie doit désormais prendre en compte cet éclairage. »
L’étude souligne qu’un bilan économique fondé sur la comparaison des coûts totaux du système électrique avec et sans éolien démontre que le développement de l’éolien en France crée davantage de valeur pour le système que ce qui est communément considéré. Elle apporte d’autre part plusieurs enseignements dans le cadre du scénario énergétique retenu actuellement : 50 % de production nucléaire à l’horizon 2025.
Tout d’abord, l’injection de l’électricité éolienne « fatale et prioritaire sur le réseau » fait mécaniquement baisser les prix sur le marché de l’électricité puisqu’elle se substitue à une production à partir de combustibles coûteux (charbon, gaz, pétrole). En 2030, l’éolien pourra déjà faire baisser les prix de 10 %.
De plus, « l’éolien participe significativement à la gestion des pics de consommation » enjeu-clé de l’équilibre du système électrique français, en raison de l’importance du chauffage électrique sur le territoire. Or, d’ici à 2020, « l’éolien contribuera à hauteur de 20 % à 25 % de sa puissance installée à la gestion de la pointe française. » Ce taux est élevé pour trois raisons : le vent souffle en moyenne plus en hiver qu’en été, la France dispose de trois régimes de vent et les périodes de vent faible ne sont pas particulièrement corrélées avec des périodes de froid extrême.
Par ailleurs, « le surcoût des investissements réseau dus à l’éolien semble de second ordre. » Il s’agit en fait d’un coût équivalent à celui développé pour d’autres systèmes d’énergie :
L’ordre de grandeur des investissements avancé par RTE est de 1 Md€ à horizon 2020 ce qui se confirme par la publication des premiers S3REnR (Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables), soit environ 1 €/MWh éolien. Ce montant est par ailleurs à relativiser par rapport aux investissements nécessaires pour raccorder d’autres moyens de production.
Enfin, « l’intermittence de l’éolien n’exige pas la mise en œuvre de réserves supplémentaires » pour faire face à sa variabilité. Son intermittence ne coûte rien en termes de maintien de l’équilibrage du système : « Aujourd’hui, alors que 7 GW sont en service, aucun impact n’a été observé sur les réserves maintenues par RTE pour assurer l’équilibrage du système. (…) A moyen terme, 2020, RTE n’anticipe par ailleurs pas de besoins supplémentaires. »
L’étude précise que le bilan dressé en intégrant toutes les valeurs et coûts de l’éolien sur le système électrique montre il s’équilibre à horizon 2025 :
En 2030 dans le cadre du scénario de référence RTE (30 GW d’éolien) le bilan économique de l’éolien pour le système électrique est très positif (Une valeur de 100 €/MWh vs. un tarif d’obligation d’achat à 82 €/MWh pour l’éolien terrestre, soit un bilan de +18€/MWh). Il le reste quelque soit le scénario de transition énergétique choisi dans un contexte de part du nucléaire désormais à 50% du mix. (…) A horizon 2025, l’éolien pourrait s’inscrire dans une compétition directe avec les autres actifs de production.
Source : FEE