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Filière économique du vélo en France : un rapport fait le point

Le Plan Vélo de 2018 fixe un objectif de 9 % de part modale des déplacements à vélo d’ici 2024 et 12 % d’ici 2030. Mais la France produit peu de bicyclettes, à peine le quart de celles vendues sur le territoire. Or la filière économique du vélo est prometteuse, tant du point de vue industriel que des services, selon un rapport commandé par le Premier Ministre sur la structuration d’une telle filière dans notre pays. Elle pourrait créer 100 000 emplois d’ici 2050.

Filière économique du vélo

Une filière à réindustrialiser

« L’économie du vélo est un exemple parmi d’autres des erreurs de notre politique de désindustrialisation que nous avons menée au cours des cinquante dernières années et des perspectives nouvelles qui s’ouvrent à nous aujourd’hui » explique le rapport de la mission sur la filière économique du vélo en France, menée par Guillaume Gouffier-Cha, député du Val-de-Marne.

Or depuis quelques années, et en particulier depuis le début de la crise sanitaire il y a deux ans, le vélo devient pour de plus en plus de Français un moyen de déplacement au quotidien. Mais seuls 690 000 vélos sont assemblés en France (dont 40 % de vélos à assistance électrique – VAE), soit un quart de ceux qui y sont vendus (2,685 millions de vélos). Le secteur est donc actuellement très dépendant de l’Asie, et ce depuis plusieurs décennies.

La réindustrialisation de ce domaine va demander des investissements importants et notamment en direction de l’innovation. « Pour réussir ce pari de réindustrialisation, nous devons fortement investir dans le développement et la modernisation de nos usines. Dans le même temps, nous devons investir dans l’innovation afin d’identifier les futures ruptures technologiques du vélo », souligne l’étude sur la filière économique du vélo.

Un écosystème du vélo qui comprend aussi d’autres secteurs

Mais l’écosystème du vélo est divers et ne se limite pas à la production. Il comprend aussi les secteurs des services, de la réparation et de la maintenance, de la cyclologistique et du vélo tourisme. Des secteurs en pleine expansion actuellement et plus encore dans les années à venir : « Plus de 100 000 emplois pourraient y être créés d’ici à 2050 selon certaines estimations ».

Mais si les perspectives de développement économique sont importantes pour le secteur du vélo, elles demeurent conditionnées à la structuration de la filière, à la création de formations professionnelles pour l’ensemble des métiers du secteur, au développement des infrastructures cyclables encore grandement insuffisantes en France.

Reconstruire les fondements d’une économie du vélo

Une liste des mesures prioritaires a été dressée. Elle s’oriente selon deux convictions acquises par la mission sur la filière économique du vélo au cours de son enquête en ce qui concerne la filière industrielle. « D’abord, nous ne recréerons pas ce qui existait autrefois : nous devons absolument bien cibler nos segments d’activités et réussir à nous déployer sur les marchés technologiques du milieu de gamme ou de haut de gamme. Les révolutions du vélo à assistance électrique (VAE), du vélo cargo et des objets connectés représentent ici de réelles opportunités pour nos industriels. D’autre part, nous devons développer des ponts, des partenariats entre les différents secteurs industriels et économiques, sortir de nos logiques de clivage. Concrètement, les acteurs du vélo, de l’automobile, de l’aéronautique, de l’électronique, du décolletage, de la French tech, etc. doivent travailler ensemble ».

Par ailleurs, « le développement de la filière économique du vélo ne peut pas se faire sans lever les freins que sont le déploiement des infrastructures cyclables, de la lutte contre le vol et de l’apprentissage massif du savoir rouler à vélo par les plus jeunes. Ce sont les conditions indispensables au bon développement de la pratique du vélo en France et donc de son secteur économique ».

10 mesures prioritaires pour développer la filière économique du vélo

Le rapport préconise 10 mesures prioritaires pour rétablir un écosystème du vélo dynamique :

  1. Poursuivre la reconnaissance du vélo comme mode de transport à part entière,
  2. Créer un label France Vélo qui intègre des critères sociaux, environnementaux, économiques,
  3. Moderniser activement les outils industriels,
  4. Créer un comité de filière vélo avec les acteurs industriels et économiques du vélo,
  5. Lancer des états généraux des acteurs économiques du vélo dans les prochains mois,
  6. Développer les outils pour renforcer le travail intra-filière et inter-filières,
  7. Structurer un marché de seconde main,
  8. Rendre la TVA déductible pour l’achat de vélos pour les professionnels,
  9. Créer de nouvelles formations diplômantes pour tous les métiers du cycle,
  10. Actualiser le plan vélo en portant le fonds de mobilité active à 400 millions d’euros par an.

Source : le rapport de la mission sur la filière économique du vélo

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