La fondation Bill et Melinda Gates a dévoilé à l’issue du salon « Réinventer les toilettes » (Reinvent the toilet) qui s’est tenu à Seattle au mois d’août les résultats du concours qu’elle avait lancé, et dont l’heureux gagnant va se voir remettre un chèque de 100 000 dollars (près de 80 000 euros) afin de l’aider à produire de nouvelles toilettes à la fois écologiques et économiques, destinées en priorité aux pays défavorisés.
Vingt-huit projets, provenant d’universités du monde entier, ont été présentés avec pour objectif d’inventer les toilettes de l’avenir, susceptibles d’être installées dans des pays défavorisés, et ne nécessitant donc pas d’être reliées à un réseau d’eau courante, ni à un réseau électrique, ni à une fosse sceptique. Les prototypes présentés devaient bien entendu recycler les excréments.
L’ancien patron de Microsoft, dont la fondation a un but humanitaire et philanthropique, et qui a pour ambition d’apporter un système de toilettes à 2,5 milliards de personnes n’y ayant pas accès afin de réduire les risques de maladies et la mortalité infantile, explique ainsi les préoccupations qui l’ont conduit à organiser cet événement :
Les toilettes que nous utilisons ne sont pas efficaces et 40% de la population mondiale ne peut pas y accéder car ces gens n’ont souvent pas accès à l’eau, à l’assainissement, à l’électricité ou aux systèmes d’épuration des eaux.
Tous les projets rivalisaient d’ingéniosité : fonctionnement à l’énergie solaire, production d’électricité, transformation de l’urine en eau purifiée, etc. Tous les prototypes présentés étaient viables, tel celui installé récemment dans un bidonville de Nairobi au Kenya. Le premier prix revient cependant à un projet présenté par Calitech (California Institute of Technology, Etats-Unis), qui a imaginé un modèle de toilettes produisant de l’hydrogène et de l’électricité. Il fonctionne à l’énergie photovoltaïque : un panneau solaire installé sur le toit produit l’électricité nécessaire au fonctionnement d’un dispositif électrochimique de transformation de l’urine et des excréments en engrais et en hydrogène gazeux. Stocké dans des piles à combustible, ce dernier sert à alimenter les toilettes en énergie la nuit ou en cas de faible luminosité.
D’autres projets tout aussi dignes d’intérêt ont également été primés : ainsi celui de l’université de Longsborough (Royaume-Uni) qui produit du charbon biologique, des minéraux et de l’eau pure, et celui de l’université de Toronto (Canada) qui purifie les excréments et récupèrent de l’énergie et de l’eau.
Sources : Zegreenweb, Maison à part