2014 se caractérise par un rebond de la puissance éolienne installée, note France Energie Eolienne (FEE) dans un communiqué du 15 janvier. La puissance éolienne raccordée l’année dernière s’élève à 1042 MW, ce qui porte la puissance totale raccordée au-dessus de 9 GW. Cette progression est cependant encore insuffisante pour atteindre les objectifs de la transition énergétique, souligne cependant le porte-parole des professionnels de l’éolien, qui demande l’adoption de mesures adaptées.
La filière française de l’éolien confirme son redémarrage après quatre années de ralentissement de sa croissance. 1042 MW raccordés en 2014, c’est l’équivalent des besoins d’un million de nouveaux foyers français couverts par l’éolien. La FEE salue d’ailleurs les mesures-clés adoptées comme la sécurisation du tarif d’achat réglementé et la loi Brottes (2013) qui supprimait les zones de développement éolien ainsi que le seuil de 5 mâts pour tout nouveau parc. « La fin des années 2000 a été marquée par un cadre législatif complexe, défavorable au développement de l’énergie éolienne terrestre en France. Les effets ont été très négatifs, puisque depuis 2009, la puissance éolienne raccordée baissait chaque année ! A contrario, les mesures législatives récentes ont été suivies d’effets. Les chiffres 2014 dénotent une dynamique retrouvée. Mais il ne faut pas s’en réjouir trop tôt. Cette croissance doit absolument être amplifiée dans les années à venir si la France veut atteindre ses objectifs de transition énergétique » explique Frédéric Lanoë, président de France Énergie Éolienne.
Mais pour atteindre l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables prévus par la loi de transition énergétique en 2020 (13 000 MW d’éolien terrestre et 6 000 MW d’éolien en mer) et de 32 % en 2030, il faudra raccorder plus de 1 600 MW par an. Pour tenir ce cap, il est cependant nécessaire de clarifier un malentendu concernant le tarif d’achat réglementé. Il est en effet valide, dans le cas de l’éolien terrestre, pour 10 ans pour la Commission Européenne, alors que loi prévoit de l’abandonner dès le 1er janvier 2016. Le conserver permettrait de garantir la confiance des investisseurs et de favoriser la poursuite du développement éolien. « En 2014, 1,5 milliards d’euros d’investissements ont été nécessaires au raccordement de 1042 MW. Il est essentiel de sécuriser la confiance des investisseurs et rattraper le train mondial de la transition énergétique. Cela passe par une réforme ambitieuse du marché électrique, la modification du tarif d’achat réglementé ne peut intervenir que dans un second temps. C’est une condition sine qua non d’une progression conséquence de la part d’énergie éolienne en France » souligne Sonia Lioret, déléguée générale de FEE.
Un dernier sujet de discorde reste à l’ordre du jour pour la filière : il faut atteindre un point d’accord sur la limitation des projets de parcs éoliens en raison des contraintes renforcées des zones d’entraînement de l’armée et des radars militaires. La FEE prend l’exemple de la Lorraine : « la Lorraine, forte terre éolienne au cours des années 2000, marque le pas avec seulement 10 MW installés en 2014. En effet, le développement éolien en terre Lorraine est fortement ralenti par le renforcement des contraintes militaires dans cette région : 97 % de la surface de cette région est grevée par les contraintes militaires et 98 % de la surface des communes favorables du Schéma régional éolien lorrain est impactée par ces mêmes contraintes. »
Source : FEE