Alors que depuis quelques années, les gouvernements successifs font tout pour limiter l’augmentation des émissions de CO2 des voitures neuves en France, c’est l’inverse qui se produit. La valeur moyenne des émissions de dioxyde de carbone homologuées pour les véhicules vendus le mois dernier atteint un niveau record et la courbe suit cette orientation vers le haut régulièrement depuis 2 ans.
113 g de CO2 par km
On n’atteint pas encore en moyenne le seuil à partir duquel les voitures achetées sont taxées, en raison du système de malus. Celui-ci a atteint 120 g/km en 2018. Mais, avec 113 g/km en moyenne pour les véhicules neufs vendus en juillet, on s’en rapproche. Et si le seuil du malus doit, comme annoncé par la Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, s’abaisser de 3 grammes chaque année, les courbes vont rapidement se croiser.
En fait, ce record du mois dernier est le reflet de la tendance sur 2 ans. Le niveau moyen d’émissions, selon les chiffres fournis par le Comité des Constructeurs Français d’Automobiles (CCFA) suit une courbe orientée à la hausse depuis 2 ans : de 109 g/km en juillet 2016, il est passé à 113 g/km en juillet 2018.
Le niveau actuel avait déjà atteint en décembre. Mais la fin d’année voit régulièrement les ventes des voitures les plus polluantes s’envoler, avant le renforcement des taxes découlant du malus au 1er janvier, phénomène qui ne se produit pas en juillet.
Plus de SUV et moins de diesel
Le magazine Caradisiac explique cette montée des rejets de CO2 des voitures neuves par deux phénomènes. Le premier se trouve dans le succès qui se confirme des SUV (Sport Utility Vehicles). Ces voitures bicorps rencontrent en effet un succès grandissant auprès des particuliers et gagnent des parts de marché. Elles représentent désormais plus du tiers des voitures vendues.
Mais ce n’est pas sans conséquences. Plus hautes que les citadines compactes classiques, elles ont un aérodynamisme moins favorables que celles-là, consomment donc plus de carburant et émettent plus de dioxyde de carbone.
L’autre cause est à chercher du côté des véhicules à moteur diesel. Depuis quelques années, les ventes sont en chute libre. Or les voitures à essence consomment plus et émettent donc plus de CO2 – on ne prend pas en compte les particules fines que les voitures diesel rejettent en quantité dans l’atmosphère. Alors qu’en 2013, les voitures à moteur diesel représentaient 67 % des ventes de voitures neuves, leur part est actuellement tombée, sur les sept premiers mois de 2018, à 40 %.
Statistiquement, le succès grandissant des SUV et des moteurs à essence va entraîner une poursuite des hausses des émissions de CO2 à court terme. Malgré leur progression, lente mais certaine, les ventes de voitures « propres » ne peuvent encore inverser la tendance. D’autant qu’avec le nouveau système de mesure des rejets de CO2, les valeurs des émissions homologuées vont grimper de 10 % à 20 %.
Sources : Caradisiac, CCFA