Au terme d’un appel d’offres international, les opérateurs japonais (MRI : Mitsubishi Research Institute) ont sélectionné une proposition menée par le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies renouvelables) et Onet Technologies pour la découpe des débris de combustible fondus dans le réacteur accidenté de Fukushima, une étape primordiale du démantèlement de la centrale.
Cette proposition était en concurrence avec deux offres japonaises, mais sa sélection constitue l’aboutissement d’une année de travail, menée par la Direction de l’énergie nucléaire du CEA en interface avec la structure japonaise IRID (International Research Institute for Nuclear Decommissioning) en charge de la R&D sur les réacteurs accidentés de Fukushima, visant à sensibiliser les industriels français de la filière assainissement/démantèlement aux enjeux de ce site. Le programme de démantèlement de Fukushima-Daiichi s’étalera sur une période évaluée entre trente et quarante ans. Le retrait de combustible au cœur des réacteurs en constituera une étape primordiale.
Le procédé de découpe par laser développé par le CEA, facilement pilotable à distance, semble particulièrement adapté à la situation de la centrale sinistrée en mars 2011 : « il possède une grande tolérance de positionnement pour la découpe de couches hétérogènes de matériaux et génère moins d’aérosols que la plupart des autres techniques disponibles. » L’étude de faisabilité sera remise au MRI d’ici à mars prochain : elle portera sur l’adaptation de ce procédé aux contraintes spécifiques du site. « Ce projet intègre pour la première fois à l’échelle industrielle une combinaison de technologies développées depuis des années par le CEA dans le domaine du démantèlement en milieu fortement irradiant: la simulation d’un scénario de démantèlement en salle immersive de réalité virtuelle, un bras robot six axes à retour d’efforts équipé d’une série d’outils d’intervention, et le procédé de découpe laser de forte puissance avec refroidissement à l’air » souligne le CEA.
La réponse à l’appel d’offres mettait en avant la synergie des compétences et des savoir-faire de la recherche et de l’industrie : « maîtrise de la technologie de découpe en air et sous eau, connaissance des matériaux et des systèmes de filtration des aérosols, possibilité de fourniture de simulants et d’essais en actif, capacité forte en ingénierie et gestion de projet. »
Source : CEA