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Futurs énergétiques 2050 ou comment atteindre la neutralité carbone en 2050, selon RTE

Futurs énergétiques 2050

RTE (Réseau de Transport d’Electricité) vient de publier les résultats de son étude prospective Futurs énergétiques 2050. Elle étudie les chemins possibles pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Elle présente différentes analyses de mix énergétiques, leurs avantages, leurs inconvénients, leurs impacts ainsi que leurs conséquences. Sa conclusion est claire : quel que soit le scénario choisi, il y a urgence à se mobiliser.

Futurs énergétiques 2050

Futurs énergétiques 2050, des scénarios pour atteindre la neutralité carbone

En 2019, RTE a lancé une large étude sur l’évolution du système électrique intitulée Futurs énergétiques 2050. « La France doit simultanément faire face à deux défis : d’une part produire davantage d’électricité en remplacement du pétrole et du gaz fossile et, d’autre part renouveler les moyens de production nucléaire qui vont progressivement atteindre leur limite d’exploitation d’ici 2060. La question est alors : avec quelles technologies produire cette électricité totalement décarbonée ? Energies renouvelables et/ou nouveau nucléaire et dans quelles proportions ? », explique Xavier Piechaczyk, Président du Directoire de RTE. L’étude Futurs énergétiques 2050 a vocation à éclairer le débat public en le documentant.

Pour atteindre la neutralité carbone, il faut à la fois transformer l’économie et les modes de vie et restructurer le système permettant à l’électricité de remplacer les énergies fossiles comme principale énergie du pays. Les enseignements de Futurs énergétiques 2050 portent donc sur la consommation, la transformation du mix, l’économie, la technologie et l’espace et l’environnement.

Consommation économie, technologie : des moyens d’action

En ce qui concerne la consommation, il faut agir sur l’efficacité énergétique pour atteindre les objectifs climatiques. D’autant que si la consommation d’énergie va baisser en général, celle d’électricité va augmenter pour remplacer les énergies fossiles et pour électrifier les procédés pour la réindustrialisation. Cela augmente la consommation d’électricité mais réduit l’empreinte carbone de la France.

Pour la transformation du mix énergétique, il faut développer significativement les énergies renouvelables pour atteindre la neutralité carbone. Mais cela demande du temps, il est donc difficile de se passer des réacteurs nucléaires.

Du côté économique également, il est pertinent, selon Futurs énergétiques 2050, de construire de nouveaux réacteurs nucléaires « a fortiori quand cela permet de conserver un parc d’une quarantaine de GW en 2050 (nucléaire existant et nouveau nucléaire) ». Mais parallèlement les énergies renouvelables sont devenues compétitives (parcs solaires, éolien sur terre et en mer). Il faut de plus accroître le pilotage de la consommation et le stockage. Dans tous les scénarios, les réseaux électriques doivent être redimensionnés.

En ce qui concerne la technologie, créer un système hydrogène bas carbone performant permet de décarboner certains secteurs difficiles à électrifier. En revanche, les scénarios à très hautes parts d’énergies renouvelables, ou celui de la prolongation des réacteurs nucléaires existants au-delà de 60 ans, « impliquent des paris technologiques lourds ». Il faut enfin intégrer les conséquences du changement climatique.

Une neutralité carbone atteignable

Du point de vue espace et environnement, les énergies renouvelables soulèvent un enjeu d’occupation des sols, mais leur développement peut s’intensifier sans pression excessive sur l’artificialisation des sols. Dans tous les cas cependant, l’électricité en France restera très largement décarbonée et contribuera fortement à l’atteinte de la neutralité carbone en se substituant aux énergies fossiles. Mais il faut anticiper des tensions sur les ressources, notamment de certains métaux.

Enfin d’un point de vue général, pour 2050, le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable pour la France, selon Futurs énergétiques 2050. Pour 2030, développer les énergies renouvelables matures le plus rapidement possible et prolonger les réacteurs nucléaires existants dans une logique de maximisation de la production bas-carbone augmente les chances d’atteindre la cible du nouveau paquet européen « -55% net ».

Nucléaire et énergies renouvelables : les réactions

Les réactions ne se sont guère fait attendre sur des scénarios pronucléaires. Greenpeace s’interroge « [à] l’heure où on se demande si l’industrie nucléaire est encore capable de construire un seul réacteur, parier sur 14 EPR reviendrait à condamner la transition énergétique et la lutte contre les changements climatiques au même fiasco que l’EPR de Flamanville ». Quant au Réseau Action Climat (RAC), il craint que « les scénarios qui misent sur de nouveaux réacteurs (EPR ou SMR) seront trop lents pour avoir un impact sur le climat dans la décennie qui vient et ont de fortes probabilités de donner lieu à une explosion des coûts ».

En revanche, les réactions saluent presque unanimement la vision future des énergies renouvelables portée par RTE. En effet l’opérateur insiste sur la nécessité de compter sur 50 à 100 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique à cette échéance, si l’on veut atteindre la neutralité carbone. Selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), « En démontrant que les énergies renouvelables électriques constitueront le socle de notre futur système énergétique, les scénarios présentés par RTE actent un changement de paradigme majeur, dans lequel les énergies renouvelables joueront un rôle essentiel pour réduire la dépendance de notre pays aux énergies fossiles ».

Sources : RTE, Actu-Environnement

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