Alors que le Parlement a définitivement adopté le 3 février une série de mesures destinées à lutter contre le gaspillage alimentaire, l’association AMORCE, en partenariat avec l’ADEME, publie une étude sur la gestion actuelle des invendus et la réalité des dons aux associations sur deux territoires particulièrement investis sur l’aide alimentaire : Grenoble Alpes Métropole et la communauté d’agglomération Tour(s)Plus. Ces dons font partie des solutions permettant de récupérer et de valoriser les denrées alimentaires, afin d’éviter leur gaspillage.
Chaque année, en France, ce sont entre 82 et 146 kg par habitant de denrées alimentaires qui sont gaspillés, soit entre 5 et 10 millions de tonnes par an. Rien que sur les deux territoires étudiés, entre 14 000 (Grenoble) et 15 000 tonnes (Tours) seraient potentiellement mobilisables, mais, actuellement, moins de 10 % de ce gisement est capté par les associations. Sur le territoire de Grenoble Alpes Métropole, cela correspond à 24 % du gisement des grandes et moyennes surfaces, 8 % de celui des industries alimentaires et 0,1 % de celui des agriculteurs.
Donner cette alimentation à ceux qui en ont besoin fait bien partie des solutions pour atteindre les objectifs de réduction du gaspillage alimentaire que s’est fixé le gouvernement (-50 % entre 2013 et 2025). Mais les associations d’aides alimentaires ont des moyens financiers, logistiques et humains limités : elles en viennent à refuser des dons, particulièrement lorsque les quantités sont trop faibles ou les donneurs trop éloignés géographiquement. Ainsi, seulement 8 % du gisement potentiellement disponible est récupéré sur les deux territoires étudiés.
Les moyens financiers nécessaires à cette récupération ont été calculés : la collecte et la redistribution coûtent entre 0,5 € et 0,8 € par kilo collecté, alors que les produits ont une valeur d’environ 2 € le kilo à la remise directe aux consommateurs. Pour collecter plus, plusieurs voies sont envisageables : outre les aides financières pour le financement de la logistique, il est possible de rationaliser les moyens des associations (par la mutualisation des plateformes de stockage, des camions ou même des salariés) et de mieux communique pour augmenter la mobilisation de ces gisements, par exemple. L’association propose aussi comme solution la défiscalisation des dons pour l’ensemble des entreprises donatrices. Mais les associations fonctionnent grâce à leurs bénévoles, ce qui les limite. Une solution serait peut-être, selon l’AMORCE, que les distributeurs prennent en charge cette partie de l’aide alimentaire.
Source : AMORCE